Un bien beau métier

Written by murielle

Ahhh le journalisme. Celui des têtes bien connues, toujours les mêmes, celles que l’on voit autour de tables bien modernes sur les plateaux de télé bien lumineux, en public ou pas. Ceux qui se pensent dans l’intelligensia, ceux qui savent mieux que les autres, ceux qui définissent le métier de journalisme à leur façon, le cul sur le fauteuil et avec quelques effets de manche (applaudissements du public SVP), ceux qui manient la mauvaise foi avec un aplomb incroyable. Ceux qui préferent le confort du copinage avec le pouvoir (quel qu’il soit) plutôt que la recherche de la vérité.

Et il y a les autres. Ceux qui veulent informer, malgré tout.

Et de méditer les paroles de Plenel: Il faut s’interroger sur ce mensonge avec la complicité du monde politique et médiatique », a estimé Edwy Plenel interrogé par l’AFP. « Il faut s’interroger sur ce qui s’est passé pendant ces quatre mois, sur ce retour de boomerang qu’avait prévu Mediapart, le monde politique et celui des médias doit se poser la question », a-t-il ajouté. « A Mediapart nous n’avons jamais douté de nos informations », a encore dit Edwy Plenel, ajoutant: « ce qui fait le malheur de la démocratie ne rend pas heureux les journalistes ».

Journalisme : activité qui consiste à recueillir, vérifier, ou commenter des faits pour les porter à l’attention du public dans les médias en respectant une même déontologie du journalisme, reposant sur la protection des sources d’information, du correspondant de guerre au journalisme d’investigation…

29 thoughts on “Un bien beau métier

  1. Laurent says:

    Apathie et cie n’ont aucune honte. Bien joué Mediapart qui a quand même sorti de gros dossiers depuis quelquesannées. Il faut quand même souligner qu’ils en ont encore plus bavé avec le gouvernement précédent : pression d’en haut, ordinateurs volés et des dossiers fouillés…..

  2. Fred says:

    Il a sa conception du journalisme comme moi celle de la connerie.
    Il fut un temps où le journalisme était le quatrième pouvoir.

    • Le contre pouvoir. Et de vouloir voir émerger plus de Carl Bernstein et Bob Woodward

  3. Nathalie says:

    Tes liens sont biens. J’aime ce commentaire: « Il semble que cela n’entre pas dans la philosophie du site Mediapart, qui entend ne rendre des comptes qu’au public et non se transformer en auxiliaire de justice. »
    Et Apathie qui dit « On m’accuse d’avoir défendu les puissants dans cette affaire, alors que j’ai défendu une conception du journalisme. »
    Je me souviens l’avoir vu face à Plenel avec Denisot. Les deux de canal étaient ridicules. Il doit y avoir une vidéo sur youtube de leur discussion. Chapeau bas Plenel et quelle patience de sa part pour avoir répété sans cesse la même chose face aux demandes de preuves de tous les autres!

  4. en rapport avec le sujet, Kitetoa sur Reflets.info a pondu très bon billet:
    http://reflets.info/cahuzac-un-mort-le-journalisme-a-la-papa/

    C’est corrosif à souhait (comme d’hab) et ça remet bien les pendules à l’heure sur ce journalisme de journaliste assis qui font plus office de critiques encartés que de véritables investigateurs de l’information.

      • de rien :)
        Ce qui est plutôt interessant, c’est que cette affaire Cahuzac va permettre de souligner à quel point tout est corrompu à la tête de la France et qu’il est sans doute temps de tout secouer pour revenir en démocratie.
        Et la bonne nouvelle, c’est que cet affaire éclabousse également le GUD (http://reflets.info/affaire-cahuzac-ca-va-devenir-complique-pour-le-gud-et-marine-le-pen-de-faire-de-la-recup/) et ça ça n’a pas de prix :)

        • Thierry says:

          Je suis d’accord mais comment tout secouer et avec qui? Chaque scandale mis à jour montre que les gouvernements dans tous les pays ont peu de pouvoir contre la finance. Au choix ils sont perdants quand ils veulent combattre ou complices.

  5. Sans parler du journalisme qui de mon point de vue fait parti du pouvoir, puisque lorsqu’un d’entre eux fait vraiment réfléchir on limite au maximum sont influence. Comme ça, la liberté d’expression est sauve mais avec un bon coup de poing dans la figure.
    Je ne trouve même pas intéressant de prouver la corruption d’un ministre.
    Ce qui me choque encore plus, c’est qu’on n’est plus étonné de cela. Tout le monde s’y attend et que cela soit véridique ou non, c’est tout à fait plausible.
    Et c’est là qu’est le problème, les bons vieux veaux français ne sont plus dans notre génération. Nous ne nous intéressons plus à la politique donc au journalisme.
    C’est un peu un monde parallèle de gros éléphants de mer qui se gavent de poissons pêchés par des millions de pingouins.
    Une transition peut être? Comprenant que ce système n’est que barrière à l’intelligence et à l’entreprenariat?
    Douce révolution?
    Ces gens qui croient faire le futur et l’actualité sont bons pour les musées.

    • Nathalie says:

      Ce qui me choque encore plus, c’est qu’on n’est plus étonné de cela. Tout le monde s’y attend et que cela soit véridique ou non, c’est tout à fait plausible.
      Je suis d’accord avec toi.
      C’est bien de démasquer ce qui sont des voyous mais maintenant, et ce depuis plusieurs années, on sait que beaucoup sont mouillés dans des affaires. Ce qui rend les politiques vertueux encore plus remarquables.

      • j’aime à croire qu’il reste des politiques intègres avec un sens du devoir et de la légitimité (par opposition à légalité). Je repense toujours aux mots d’un des paysans de « Tous au Larzac » qui parlait de la légitimité et de la légalité. Ce n’est pas parce que c’est légal que c’est légitime. C’est tellement important cette disctinction!

  6. Fred says:

    J’ai perdu toute foi en la politique depuis longtemps et dans le journalisme aussi finalement. Je deviens un vieux mec cynique et désabusé.

  7. Audrey says:

    Le manque d’humilité et de remise en question des média concernés est incroyable. Apathie et Pascale Clarke en tête!

  8. Apathie n’a fait que demander des preuves autres que la bande sonore, pour complètement VERIFIER les affirmation de Médiapart (c’est d’ailleurs ce que nous confirme l’auteur du billet, un journaliste doit VERIFIER).
    C’était son devoir de journaliste.
    Maintenant la façon de s’exprimer d’Apathie, avec des mines de marquise faussement rougissantes, peut en énerver plus d’un, à commencer par moi.
    Mais j’avale mes pistaches sans problème en voyant qu’il ne s’est pas excusé.
    En revanche, il pourrait s’excuser pour la FORME de ses emportements, parfois exagérée.

  9. Ce qui est un peu inquiétant dans cette histoire, c’est que le Président a à sa disposition un service de renseignements qui aurait pu enquêter sur la « vraisemblance » des affirmations de Mediapart et donner des pistes. On dira qu’ils étaient peut-être occupés par des sujets plus sérieux (terrorisme, etc), sauf que celui-là est devenu très sérieux par ses conséquences politiques.

      • Nah…. C’est bien les avis différents.
        Il y a avait plein de preuves sur le site mediapart et ensuite Plenel a bien expliqué sa démarche: « La preuve, ce n’est pas un mot de journaliste, c’est un mot judiciaire, c’est un mot de procureur ».

  10. Laurent says:

    Il y a toujours eu connivence entre politiques et journalistes.
    Et quand il n’y en a pas c’est un spectacle de guignols. Ils se tirent la bourre, compétition entre les journalistes et leurs journaux. Ce n’est pas spécifique à la capitale mais il y a tout de même deux genres de journalisme: un microcosme parisien/germanopratin/commentateurs qui vont aux dîners ou se la jouent ironiques/faussement agressifs et les journalistes indépendants.

    Débat intéressant Murielle.

  11. Thierry says:

    Une question. Pourquoi tu cites pas le nom de Cahuzac? C’est quand même lui la cause de tout le scandale. Sympathie socialiste?

    • Je ne cite pas son nom tout simplement parce que ce n’est pas le sujet de ce texte. Je ne veux pas non plus, plus de visiteurs sur le blog parce qu’ils auront tapé ce nom dans leur moteur de recherche.
      Quant à mes sympathies politiques, elles ne rentrent absolument pas en compte là dedans. Encore une fois, ce n’est pas le sujet de ce texte.

  12. Pierre says:

    Tu opposes le journalisme éditorial et le journalisme télévisé au journalisme d’investigation. On a besoin des deux. Ton débat est faussé.

    • Zut alors! Je ne pense pas que le débat soit faussé puisque ta présomption est incorrecte. Je n’oppose pas ces deux formes de journalisme. J’oppose les mauvais journalistes aux bons, tout simplement. Un éditorialiste tout comme un journaliste/présentateur télé est presque aussi important qu’un journaliste d’investigation s’il fait bien son boulot. C’est à dire de ne pas suivre la meute, de ne pas devenir la voix de son maître (encore une fois, quel que soit le maître) et que son éthique et principe se basent sur une recherche de la vérité et un désir d’informer et non pas sur un désir de plaire.
      Patrick Rambaud dit avec humour que « L’un des principes du journalisme moderne, c’est de ne heurter personne pour conquérir le maximum de lecteurs ». J’aime quand le journalisme est le contraire de ça…

  13. Bonjour Murielle ! « L’un des principes du journalisme moderne, c’est de ne heurter personne pour conquérir le maximum de lecteurs ». J’aime quand le journalisme est le contraire de ça… Je pense de même et c’est bien pour cela que je ne m’informe plus que via le web où la au moins j’ai accès à une vraie pluralité. Ce qu’on peut lire dans les éditos des principaux journaux est consternant et si convenu, si mou, moi il me faut de la pensée en mode dynamite pour enflammer les cœurs ! à la télé, l’info et son niveau cf. Pujadas je n’en parle même pas.. j’ai lu récemment un livre sur Henri Huet mort pendant la guerre du Vietnam, ça c’était du vrai journalisme !! bonne soirée et merci pour ton article :)
    Frédéric.

  14. Pingback: des choses à dire

quelque chose à dire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.