Deux films

Written by murielle

Un moyen et un à fuir

Things people do : after the fall

 

things-people-do-filmLe synopsis :

Bill est un bon père de famille qui a donné une vie confortable à sa famille. Il a une belle maison et une piscine qui lui coûtent les yeux de la tête. Mais, il perd son travail du jour au lendemain. Afin de ne pas bouleverser les siens et surtout garder la face, il garde le secret et prétend partir au travail tous les matins. Presque malgré lui, il commet un premier braquage. Il continue à chercher du travail sans succès. Par dépit, il persiste dans la voie de l’illégalité. C’est alors qu’il croise la route d’un inspecteur chargé de l’enquête. Contre toute attente, les deux hommes deviennent amis…

Vous remplacez braquage par fabrication et vente de méthamphétamine  et vous avez le sujet du maintenant culte Breaking Bad. Enfin, presque.
Oui, nous vivons dans un post Breaking Bad, ère des hommes antihéros  moralement spongieux. Les comparaisons avec Walter White hantent chaque scène. Il y a même le miroir d’un personnage de flic, joué avec brio par Jason Isaacs, qui va d’abord ignorer la vie secrète de son nouvel
ami.

Klein, qui a travaillé avec Terrence Malick, préfère clairement un ton visuel qui donne une atmosphère de désespoir tranquille plutôt que s’appuyer sur la force d’un thriller. Bien que cela fonctionne parfois dans les différents motifs du soleil et de l’eau qui dominent dans le film pour illustrer les thèmes de déserts spirituel et économique, le récit de base et la simplicité psychologique caractères indiquant leurs croyances, encore et encore deviennent un fardeau croissant. C’est peut-être Albuquerque qui empoisonne les âmes des hommes et les assèche jusqu’à leur chute.

Things people do appartient à ce type de film qui est trop paresseux pour relier les points et remplir les blancs. Il laisse au spectateur le soin de faire tout le travail et de chercher en lui des sensations que le film ne lui donne pas. Ainsi, les scènes de vol sont dépourvues d’adrénaline et les yeux écarquillés de M. Bentley transmettent l’alarme comme une douce musique sans aucun sentiment d’urgence. C’est dommage, l’image est belle mais le fond est sans substance.

Je ne parle pas d’habitude des films que je n’aime pas mais là je vais faire une exception tant le succès qu’il rencontre m’abasourdit.

American Sniper

Tiré d’une histoire vraie. Je ne suis pas âgéiste mais là, oui là, il est temps que Clint Eastwood prenne sa retraite s’il n’est capable de sortir que des films comme celui-là.

american-sniperLe synopsis :

Né à Odessa, dans le Texas, Chris Kyle revendique plus de 255 tirs mortels durant la guerre en Irak, l’armée américaine lui en reconnaît cent soixante et lui-même va jusqu’à préciser qu’il a tué quarante personnes lors de la bataille de Falloujah. Comment ce marine américain est-il devenu le sniper le plus redoutable de l’histoire américaine ? En Irak, il est devenu tellement célèbre qu’il devient la cible numéro des insurgés. Le danger est permanent alors qu’il participe à quatre batailles décisives. Tourmenté par ses actions sur place, il revient au pays et a bien du mal à retrouver sa place auprès de sa femme Taya et de ses enfants…

Il tire. Beaucoup. Sur des hommes, des femmes et des enfants. On n’en saura pas plus sur sa politique et ses intentions. Eastwood a voulu éviter le problème en expliquant que le film n’était pas politique mais simplement une histoire humaine. Bien entendu, un film n’est en aucun cas obligé de se justifier. Il n’est pas tenu d’expliquer la psychologie, les intentions d’un personnage ni de suivre une politique quelconque. Il n’y a pas de ligne directrice à tenir quand on réalise un film « d’action ».

Mais faire un film sur un tireur d’élite qui a existé, qui a tué des civils dans une vraie guerre, une guerre qui a crée un bain de sang, qui a remué l’Amérique et autres pays, qui est encore présente dans tous les esprits avec les ramifications et conséquences qu’on lui connait, c’est tout de même un peu plus que raconter une histoire humaine. Difficile d’oublier dans ce cas les inclinations politiques d’un réalisateur de talent qui glorifie un homme qui se définit d’abord comme soldat et qui tue de sang-froid sans apporter aucune profondeur au personnage.

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Je ne m’attendais pas à voir une œuvre historique qui expliquerait le pourquoi et comment de cette guerre, les motivations des américains à envahir l’Irak, mais tout de même, 2 heures à regarder un homme viser et tirer sans faillir, c’est long. Deux heures pour qu’il ait parfois quelques cauchemars au sujet de ses « victimes », c’est trop long. Enfin, pourquoi Bradley Cooper joue dans ce film? Lui qui était si bon dans Happiness Therapy et dans The Place Beyond the Pines.

À éviter.

1 thought on “Deux films

  1. J’ai vu American Sniper hier soir. Je pense que le film analyse assez honnêtement les deux côtés d’une guerre qui n’aurait jamais du être faite. (Mon opinion).
    il ne faut pas se leurrer, avec ou sans Clint Eastwood, ce genre de guerre continuera, notamment grâce au Daech et à Poutine.
    On sait déjà que les snipers des SAS anglais font des cartons très discrets sur les combattants du Daech dans la zone Syrie-Irak. On les amène de nuit en hélicoptère près des cibles repérées. Et ils ne doivent pas être seuls…La nouvelle, apparue dans un journal, a aussi vite disparue. Les blacks-ops n’aiment pas la publicité.
    Je trouve que Bradley Cooper est aussi ambigu que dans son rôle de flic, qui tuait un gangster et n’assumait pas trop la célébrité qui en découlait. (The Place Beyond the Pines).
    Le vrai Chris Kyle était un texan pur jus qui ne se compliquait pas la vie avec des états d’âme. Il y avait les bons vs les méchants, comme dans les films hollywoodiens. Cela lui a permis de survivre au stress post combats. Tant mieux pour lui, même s’il en a été victime indirectement.
    En revanche, la scène finale de combats acharnés dans la tempête de sable est un grand moment filmique, probablement assez loin de la réalité.
    La seule chose qui n’est pas assez expliquée par Clint Eastwood, ce sont les motivations réelles des combattants irakiens, alors qu’il avait su le faire pour les japonais dans « Lettres d’Iwo Jima. »

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