Comment on fait les bébés

Written by murielle

Quand j’ai lu qu’Elton John avait décidé de boycotter Dolce & Gabbana du fait de leurs opinions sur les « enfants synthétiques », ma première pensée fut « Quoi ? Elton John rentre dans du D&G?! » Non pas que je me moque de la corpulence de Sir John. Non, il a le corps d’un homme moyen de son âge. Il n’est ni obèse ni anorexique mangeur de laitues et de laxatifs. C’est plutôt le genre de bonhomme que l’on voit dans les ailes du supermarché, au rayon charcuterie-traiteur, la tenue colorée et les grosses lunettes en moins. Bref, certainement pas le genre d’homme que Dolce & Gabanna cherchent à habiller prioritairement.

Les femmes, et quelques hommes, commencent à être immunisés du mépris banalisé du monde de la mode. Je ne suis donc pas surprise que Stefano Gabbana ait sorti très naturellement que les bébés in vitro étaient des bébés, euh, pas réels. Après tout ce sont les mêmes qui continuent à forcer une vision dérangeante de la sexualité et du corps féminin et masculin dans leurs publicités.

Donc pas de surprise quant à leur manque de respect envers des millions de femmes aux cycles menstruels inexistants et ovaires hors service, qui passent par le parcours du combattant onéreux et douloureux pour devenir mères.

C’est d’autant plus ironique que ces messieurs décident de se mettre aussi à dos les gays, qui sont ceux qui recourent à l’IVF pour devenir parents. Quelque part, c’est la marche tranquille vers l’égalité des sexes puisque les homos expérimentent maintenant aussi les jugements ou l’incompréhension envers les « non parents ».

À croire que les deux italiens n’ont pas lu le mémo des créateurs de mode, on ne dit pas du mal des gens du showbiz ni des gays si on veut que sa marque vive longtemps.

La règle n°1 est : ne vous en prenez pas aux gays.
Règle n°2 : ne faites pas chier Elton et ses potes.
Sinon, c’est la tempête 2.0

Personnellement j’ai toujours boycotté D&G, tout comme j’ai boycotté YSL, Dior, Chanel et les autres. Je boycotte aussi le catholicisme. Et tout ça sans être une copine d’Elton.

Entendre parler d’enfants nés in vitro comme d’enfants synthétiques est très désagréable. Ce sont des enfants, un point c’est tout. Cela dit, on peut vouloir et soutenir la parentalité pour tous, tout en remettant en cause les discours d’une grande tranche de la population qui veut avoir des enfants quelle que soit leur situation personnelle, materielle, psychologique, médicale, etc en proclamant qu’elle en a le droit.

Or avoir un enfant n’est pas un droit. Tout le monde parle de ses droits et les agite à tout moment, comme un enfant capricieux agiterait ses jouets. Homme, femme, homo ou hétéro, marié ou célibataire, « on » veut connaître la joie et le bonheur d’être parent.

Or si on a des droits, on a aussi des devoirs. Avoir un enfant n’est pas un droit, c’est un désir, d’abord personnel et égoïste, un acte merveilleux, et parfois un miracle, mais ce n’est pas un droit. Et ceci est valable pour tous les hommes et femmes, quelle que soit leur sexualité, leur croyance et leur situation sociale.

4 thoughts on “Comment on fait les bébés

  1. Benoit says:

    Ton sujet est compliqué parce que dire que ça revient à dire que seuls les couples mariés et hétéros peuvent ou doivent avoir des enfants.

  2. « Avoir un enfant n’est pas un droit.. », tout à fait d’accord. Dans l’antiquité la mortalité était telle, que les enfants, quand ils vivaient, étaient rarement éduqués (au sens large) par leurs parents biologiques.

    • Je trouve toujours agaçant ces parents qui veulent, désirent un enfant plus que tout et ne réalisent pas que c’est d’abord une envie très égoïste. « Avoir de l’amour à donner » ne justifie pas faire des enfants. Mais la société va dans leur sens, puisque ce sont les nullipares qui sont considérés égoïstes.

  3. Nathalie says:

    Je vais moi aussi boycotter les grans couturiers et shopper chez Kiabi…

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