A War

Written by murielle

S’il y a un film qui pose la question de la légitimité vs la légalité c’est bien le film danois A War réalisé par Tobias Lindholm.

A WarL’histoireLe commandant Claus M. Pedersen et ses hommes sont affectés dans une province d’Afghanistan, tandis qu’au Danemark, sa femme, Maria, tente de faire face au quotidien et d’élever seule leurs trois enfants. Au cours d’une mission de routine, les soldats sont la cible d’une grave attaque. Pour sauver ses hommes, Claus va prendre une décision qui aura de lourdes conséquences pour lui, mais également pour sa famille…

« La question est pas ce que vous avez fait, mais ce que vous faites maintenant… » est finalement ce qui définit une histoire qui met en parallèle les champs de bataille dans un pays en guerre et à la maison. La scène d’ouverture est prenante avec une scène de patrouille qui souffre une perte traumatisante. De là, nous revenons au Danemark, où la famille du commandant de la compagnie Claus Michael Pedersen (le toujours excellent Pilou Asbæk de Borgen) attend son appel téléphonique.

Le drame se déroule, se déplaçant de la zone de conflit à la salle d’audience, et nous assistons au va-et-vient entre le commandant et son épouse, Maria (Tuva Novotny), qui font tous deux face à des situations potentiellement mortelles à des kilomètres de distance impliquant la protection et la mise en danger d’enfants et des jugements faits à la hâte.

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Avec une caméra à l’épaule (de Magnus Nordenhof Jonck), très peu de musique et des performances sobres, c’est une description de la guerre quasi-documentaire «réaliste» à l’effet puissant. La combinaison de tension nerveuse et d’immobilité étouffante qui caractérise les patrouilles menées par les soldats danois met en relief les questions de vie et de mort qui sont si étrangères à ceux qui sont au pays.

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Ici pas d’odeur du napalm, de soldats le couteau entre les dents prêts à en découdre, c’est la guerre vécue par des hommes, des pères et des fils, avec des états d’âme et des dilemmes face à une règle militaire trop simple : ne déclencher le feu qu’en cas de certitude (par identification directe) de présence ennemi.

En fin de compte, c’est un film sur la culpabilité, le chagrin et la responsabilité, le chaos de la guerre, de ses affrontements avec la stérilité d’un procès après-coup où la frontière entre le blâme et la bravoure sont floues. Il n’y a pas de vainqueur dans cette guerre et ses conséquences, que des souffrances de part de d’autre. Civils et soldats sont tous victimes de quelque chose qui les dépasse.

 

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