Voici venir les rêveurs

Written by murielle

Depuis le début de la crise financière il y a une dizaine d’années, peu d’œuvres de fiction ont examiné comment ces années étaient vécues par les gens ordinaires et combien ont continué d’espérer, d’aimer et de planifier dans l’incertitude omniprésente.

Voici venir les rêveurs, par la camerounaise américaine Imbolo Mbue, amène ses personnages sur la Côte Est américaine quand la prospérité commence à devenir une chose du passé….

voiciL’histoire : L’Amérique, Jende Jonga en a rêvé. Pour lui, pour son épouse Neni et pour leur fils Liomi. Quitter le Cameroun, changer de vie, devenir quelqu’un. Obtenir la Green Card, devenir de vrais Américains.
Ce rêve, Jende le touche du doigt en décrochant un job inespéré : chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Au fil des trajets, entre le clandestin de Harlem et le big boss qui partage son temps entre l’Upper East Side et les Hamptons va se nouer une complicité faite de pudeur et de non-dits. Mais nous sommes en 2007, la crise des subprimes vient d’éclater. Jende l’ignore encore : en Amérique, il n’y a guère de place pour les rêveurs…

Voici venir les rêveurs nous pose un défi : celui de considérer ce qu’il nous faut pour connaître le contentement. En quoi consiste le bonheur et combien de temps peut-on supporter de vivre avec nos rêves différés ? Est-ce que le rêvé est mieux que le déjà là ?

Chez nous, les gens disent que rien ne peut durer éternellement… Que tous les bons moments ont une fin, comme les mauvais, qu’on le veuille ou non.

C’est un roman sur les sacrifices pour vivre le fameux rêve américain, les différences de races et de classes, sur l’immigration mais c’est aussi un roman sur la force du lien familial.

Au fur à mesure que l’histoire progresse, l’intrigue, fondée sur la division de classes, se développe pour révéler des fissures qui se forment sous la surface – les procédures d’immigration, les mariages affaiblis, les amitiés manquées, les enfants désœuvrés.

Même à New York, même dans cette ville de mélanges, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres composaient leur petit cercle de gens comme eux. Et quel mal y avait-il à cela ? Il était bien plus simple de faire ainsi que de dépenser son énergie à tenter de se fondre dans un monde auquel on n’était pas censé appartenir. Voilà ce qui rendait New York si merveilleux : il y avait là un monde pour chacun. Neni avait un monde à Harlem.

Malgré la vitalité des personnages et des lieux, l’histoire porte un voile de tristesse qui s’éloigne du devenir des Jongas pour s’attarder sur leurs efforts pour faire la paix avec leur sort, quel qu’il soit et surtout où qu’il soit

Bienvenue à Limbé, ville de l’amitié. » Le souvenir de ce panneau avait apporté du réconfort à Jende durant ses premiers jours en Amérique, un réconfort derrière lequel sommeillait l’espoir de franchir un jour ce panneau dans d’autres circonstances que celles dans lesquelles il l’avait laissé derrière lui.

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