L’incroyable destin de Harold Crick

Written by murielle

L’incroyable destin de Harold Crick a dix ans cette année. Ce n’est pas un film culte. Il n’y a pas un site internet qui liste les moments les plus drôles ni les meilleures répliques ou qui décortique l’envers du décor. Ce n’est pas non plus un film qui  cassé le box office ou fait un flop. Ce n’est pas un film avec des acteurs sexy. C’est juste un film formidable qui fait partie de mon top 10, que j’ai en DVD et que je recommande à ceux que j’aime. Et dont le titre anglais est bien plus beau : Stranger than fiction

L’incroyable destin de Harold Crick parle d’amour. De la liberté de décider. De destin. De littérature. C’est une comédie mais aussi un drame. C’est intelligent sans être intellectuel. C’est drôle sans être hilarant. C’est moqueur sans être ironique. Et c’est magnifique. C’est doux-amer et tendre, douloureux et romantique, triste et optimiste. C’est un bijou.

Et surtout, c’est un film qui fait du bien. L’incroyable destin de Harold Crick est un film bon. Bon dans le sens de gentil. Ce mot tant abhorré des connards qui ne comprennent pas combien cette qualité est la plus belle au monde. Oui  c’est un film gentil. Gentil envers ses personnages et gentil envers ceux qui le regardent. Parce qu’il n’y a pas un seul morceau de cynisme dedans.

L'incroyable destin de Harold CrickLe synopsisUn beau matin, Harold Crick, un obscur fonctionnaire du fisc, entend soudain une voix de femme qui se met à commenter tout ce qu’il vit, y compris ses pensées les plus intimes. Pour Harold, c’est un cauchemar qui dérègle sa vie parfaitement agencée, mais cela devient encore plus grave lorsque la voix annonce qu’il va bientôt mourir…
Harold découvre que cette voix est celle d’une romancière, Karen Eiffel, qui s’efforce désespérément d’écrire la fin de ce qui pourrait être son meilleur livre. Il ne lui reste plus qu’à trouver comment tuer son personnage principal : Harold ! Elle ignore que celui-ci existe, qu’il entend ses mots et connaît le sort qu’elle lui réserve…
Pour s’en sortir vivant, Harold doit changer son destin. Sa seule chance est de devenir un personnage de comédie, puisque ceux-ci ne sont jamais tués…

 

 

Si nous devions tous nous faire lire notre vie quotidienne au fur et à mesure que nous la vivons, nous réaliserions probablement aussi l’absurdité de nos routines et reconnaîtrions que le confort trouvé dans la monotonie est juste une excuse paresseuse pour éviter parfois de vivre réellement.

Quoi qu’il en soit, Harold Crick se réveille un matin et commence à entendre une voix narrant sa vie. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est déconcertant, particulièrement pour quelqu’un qui compte les marches d’escalier, a certainement un peu Asperger, et dont la vie tourne autour d’une planification si rigoureuse qu’il arrive à son arrêt de bus chaque matin seulement secondes avant l’autobus. Mais la vraie question pour Crick est celle-ci : est-ce que la narratrice, Kay Eiffel (Emma Thompson), qui écrit le livre de la vie de Crick, transcrit simplement les événements (chacun étant un produit de son libre arbitre) ou est-elle en train de les déterminer dans les pages de son livre (et c’est donc du déterminisme). Ou, peut-être, est-ce un peu des deux (compatibilisme) ?

Une fois que Crick rejette l’idée de la schizophrénie, il cherche un théoricien littéraire, le professeur Jules Hilbert (Dustin Hoffman) qui aide Crick – en analysant ses expériences – à déterminer dans quel genre de livre – une comédie ou une tragédie – il est le personnage.

Puis il y a l’attirance de Crick pour Ana Pascal (Maggie Gyllenhaal), une pâtissière socialiste qui refuse de payer le pourcentage des impôts qui irait à la défense et aux dépenses militaires. Le dégoût d’Ana pour Crick le comptable suggère initialement la tragédie, mais il y a une affection sous-jacente dans ce rejet qui se rapproche de la comédie. Cela dit, le noeud du récit se concentre sur le fait que l’une des déclarations d’Eiffel annonce la «mort imminente» de Crick.

Crick ne veut pas mourir – surtout que sa vie devient de plus en plus mouvementée – et ses efforts pour retrouver le narrateur le rendent encore plus vivant quand il découvre une nouvelle appréciation de la vie et un désir de faire les choses qu’il a toujours voulu faire. C’est cliché, oui, mais ça marche.

Prenez le temps de regarder ce film. Il n’est ni le meilleur, ni le plus drôle, ni le plus important au monde. Mais il est plus que cela. Commencez par cette scène où Will Ferrell chante quand Maggie Gyllenhaal ne le regarde pas. Je l’aime parce qu’elle est douce et sans fioritures. Et parce que cette chanson de Wreckless Eric Whole Wide World est toute aussi émouvante

 

1 thought on “L’incroyable destin de Harold Crick

  1. Nathalie says:

    J’ai l’impression que tu avais déjà parlé de ce film. Je ne l’ai toujours pas vu parce que je n’aime pas trop Will Ferrell, mais ton post donne envie !

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