Questionner

L’estime de soi

Il fait froid dehors et j’ai fini mes tâches administratives. Pas grand chose d’autre à  faire, donc me voici devant mon écran avec l’envie de parler de quelque chose de plus personnel. L’estime de soi. Non, pas de panique, je ne vais pas faire de la psychologie de Monoprix (pour les pas français, c’est un commerce de proximité en centre-ville) mais ma situation actuelle m’amène à trop réfléchir…

J’ai longtemps travaillé comme bibliothécaire et j’ai adoré ce métier. Le contact avec tous les genres de public, le partage, les groupes de lecture, l’aide aux devoirs, l’initiation aux outils multi-média avec les « silver surfers » (3e et 4e âges), l’insertion sociale et culturelle, la recherche documentaire, et j’en passe…

Les aléas de la vie m’ont amené à laisser tout ça derrière moi et à changer de voie. Enfin, quand je parle de changer de voie, en fait je ne sais pas. Les choses sont vagues, les projets encore flous mais je ne panique pas. Je prends mon temps. En attendant je comptais bosser un peu en CDD, me donner un break avant de passer à autre chose. J’ai donc commencé à travailler comme assistante administrative en février et moins de deux mois après me voilà à négocier une rupture conventionnée…

Devoir travailler va de soi quand on n’est pas à la tête d’une fortune personnelle ou doté d’un talent si grand (ou de chance) que ses chansons/toiles/œuvres/livres se vendent sans problème.

Mais je me retrouve dans une situation insupportable. Travailler dans une petite équipe de 6 femmes, toutes très différentes, toutes (ou presque toutes sympathiques), mais avec qui ça ne « colle » pas. Je suis toujours en porte à faux, tout devient personnel quand je souhaite rester sur un point de vue professionnel et je suis malheureuse. Je me sens seule, isolée, limite harcelée par la direction et sans aucun recours.

Je me considère comme une personne bien. Mon ego n’est pas surdimensionné, je préfère l’ombre à la lumière, je vis bien le succès des autres et j’aime travailler en équipe. Mais j’ai deux gros défauts au boulot : je suis peu communicative voire secrète (je ne parle pas des ex, des amours, de ma famille, de mes régimes, de mes règles et autres informations que je considère strictement privées) et j’aime trop l’auto-dérision.

Je ne veux pas me prendre trop au sérieux, j’ai appris de façon cruelle combien la vie est trop courte pour ignorer les bons moments et pour se plaindre des petites choses quand, bon sang, y’a vraiment plus malheureux que moi. Et je sais que l’on peut être léger et plaisant tout en travaillant sérieusement.  Mais ma méthode ne marche pas à tous les coups et un CDD au salaire minimum ne vaut pas la peine de se battre.

Donc voilà, ma lettre de demande de rupture conventionnelle est rédigée, elle sera envoyée demain et je serai encore une fois pôleuse (inscrite à pôle emploi) mais libre. Libre de retrouver l’estime de soi, libre de croire que je vaux mieux que ça.

Merci de m’avoir lue. Pardon pour le pathos. Un service normal reprendra bientôt…

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