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Blue Valentine

Une des chansons de Grizzly Bear pour accompagner Blue Valentine, un des plus beaux films de ces dernières années.

Somerset Maugham a commencé son roman Le fil du rasoir en faisant remarquer que la mort met fin à toutes choses et est donc la conclusion complète d’une histoire, mais, le mariage la termine correctement et les gens sophistiqués sont mal avisés de se moquer de ce qui est, par convention, appelé une fin heureuse.

Bien entendu, sur celui ci comme sur d’autres sujets, ce vieux cynique de Maugham avait tort. La plupart des grands drames commencent après que le rideau soit tombé sur la nuit de noce.

Par exemple, presque tous les films avec Jack Lemmon, par exemple, sont sur des mariages désastreux. Son deuxième film s’est même intitulé Phffft! Une onomatopée pour le bruit d’un mariage expirant comme une allumette qui vient de s’éteindre.

Et bien, Blue Valentine est le récit prolongé d’un Phffft! passionné, qui conclut le mariage entre Dean (Ryan Gosling), un ouvrier de Brooklyn, et Cindy (Michelle Williams), une étudiante en médecine d’une famille de classe moyenne.

Blue Valentine ressemble à du Godard en ce que « le film doit avoir un début, un milieu et une fin, mais pas nécessairement dans cet ordre ». Le film commence avec le mariage qui se désintègre. Ce n’est qu’à la fin que nous voyons leur rencontre, leur amour florissant, leur bonheur et leur mariage dans une simple cérémonie avec Dean proprement vêtu d’un costume rayé d’été et une cravate et Cindy portant une robe blanche.

Ils sont tombés amoureux et  ont trouvé une satisfaction sexuelle, mais ils ont échoué à se réconcilier avec leurs propres familles en difficulté et sont essentiellement incompatibles, incapables de changer et de grandir ensemble. Dean croit qu’il peut réaliser son potentiel en étant un mari et un père quand Cindy devient de plus en plus amère d’avoir été prise au piège socialement et biologiquement dans un mariage qui lui a refusé l’occasion de réaliser son potentiel de devenir médecin.

Les flash-backs ne sont pas annoncés de manière traditionnelle, et on réalise que le style du film lui-même reflète les douleurs et les joies de l’expérience et de la mémoire. Cindy et Dean sortant ensemble pour la première fois, est une scène touchante et mémorable.

Une de ces scènes dont on se souvient longtemps après parce qu’elle était charmante, romantique, innocente et pourtant elle portait déjà en elle le drame qui allait suivre. Cindy fait une danse improvisée dans la rue devant un magasin de vente de vêtements de mariage à prix réduit pendant que Dean chante « You Always Hurt The One You Love« , en s’accompagnant sur ​​son ukulélé. C’est insupportablement poignant.

Mon conseil : regardez le bien entendu. Mais seul.e et pas plus d’une fois. À moins que vous ayez trop de bonheur dans votre cœur et que vous vous en sentez capable.

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