Japon vs Chine
L’auteur Haruki Murakami a jugé « hystérique » la lutte territoriale entre le Japon et la Chine, en accusant les deux pays d’utiliser la rhétorique nationaliste.
Le différend de longue date sur les îles Senkaku – connues sous le nom Diaoyu en Chine – s’est intensifié au début du mois après que le Japon a nationalisé ces territoires (après découverte sur le plateau continental de riches gisements d’hydrocarbures), ce qui a entraîné de violentes manifestations anti-japonaises dans des dizaines de villes chinoises.
Murakami, qui bénéficie d’un énorme succès en Chine, a vu ses livres (ainsi que les livres de ses compatriotes) interdits de vente. Mais au lieu de critiquer la Chine pour sa réaction excessivement anti-culturelle, il a appelé le Japon et la Chine à se sevrer de cet « alcool pas cher » du nationalisme, les deux parties ayant refusé de faire des concessions.
« Quand un enjeu territorial cesse d’être un point de vue pratique et entre dans le domaine des émotions nationales, il crée une situation dangereuse sans issue », a écrit Murakami dans un article d’opinion en première page du quotidien Asahi Shimbun. « C’est comme l’alcool pas cher, il vous permet de vous soûler après seulement quelques shot et vous rend hystérique. Cela vous fait parler fort et agir brutalement … mais après l’ivresse, il ne vous reste rien qu’un terrible mal de tête le lendemain matin ».
Murakami (l’auteur japonais vivant le plus connu et dont les livres ont été traduits en 40 langues), a fait ces commentaires après que le Japon et la Chine ont continué à s’échanger des menaces verbales lors de l’assemblée générale des Nations Unies à New York ces derniers jours.
Lus sur Actualitté, « des éditeurs chinois basés à Beijing se sont ainsi vus conseiller d’arrêter rapidement toutes publications relatives au Japon, à son histoire ou à ses habitants. Bien évidemment, tout auteur japonais est banni, mais également un auteur chinois qui aurait eu l’idée saugrenue d’écrire sur l’archipel« . De même, un manga japonais créé par l’écrivain Tsugumi Ohba et l’artiste Takeshi Obata a été interdit dans plusieurs villes chinoises, car ces histoires pouvaient ruiner la « santé physique et mentale des jeunes, selon les autorités chinoises.
En Chine comme ailleurs, les livres sont toujours dangereux. Et demeurent un instument de pression dans la ferveur nationaliste. Rien ne change…
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3 commentaires
Laurent
Ouh la. Un sujet bien sérieux pour un lundi. Les livres ont toujours représenté une menace, un objet de chantage ou un objet dangereux. On a toujours brulé les livres. Ce qui est étrangement ironique quand on voit combien on le considère dérisoire voire désuet dans les démocracies. Et combien la littérature et la culture peuvent être regardées inutiles au 21e siècle. Les gens qui réussissent ne lisent pas. Un livre à quoi ça sert?
murielle
Un livre à quoi ça sert? A draguer les filles dans les jardins publics
Audrey
Je n’avais aucune idée de cette histoire entre la Chine et le Japon. Et encore une fois cela montre aussi que les livres et la littérature est une arme de combat et que leur absence est un moyen de répression.