Ce que tu penses vraiment
Nous sommes amies depuis longtemps et tu sais que j’ai choisi de rester sans enfants non pas parce que je ne les aime pas, mais parce que je ne veux pas devenir mère. Je ne pense pas qu’il y a une place pour eux dans ma vie, quelque chose dont nous avons parlé auparavant.
Je me soucie de ta vie et je suis heureuse que tu sois épanouie en tant que mère. Mais je ne sais jamais quoi répondre quand tu me dis que je suis chanceuse d’avoir le temps d’aller à la gym, de faire des week-ends spontanés et d’avoir deux chambres d’amis. Je tiens à te rappeler que tu as décidé de « sacrifier » tout cela à la parentalité et il y a seulement deux minutes tu me disais que tu n’as jamais été aussi heureuse. Je ne suis pas chanceuse. Nous avons toutes deux fait un choix; nous voulons juste des choses différentes de la vie. Et mon choix n’est ni plus, ni moins égoïste que le tien. Je ne fais pas partie des mères mais je suis une femme comme toi.
J’aimerais cependant que tu sois honnête avec moi. Je sais ce que tu penses vraiment et que tu ne diras jamais. Je l’ai entendu malgré tout quand je t’ai montré l’espace que j’ai aménagé en bureau. « Tu pourras toujours le changer en salle de jeu si tu changes d’avis ».
Tu penses que mon choix de vie est moins sincère, moins respectable, moins durable, moins satisfaisant que le tien – et c’est ce qui me blesse.
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17 commentaires
snake0644
Je connais une dame qui n’a pas eu d’enfants, mais en a éduqué une dizaine durant sa vie. Et ils ne se remettront jamais de l’avoir perdue.
Andy
Well… I now have the best reply any woman should come up with:
« I’m actively assisting in the slowing down of the globe’s population explosion. It’s our selfless act that will ensure your kids will have at least some food to eat. »
murielle
liking it
Arielle
Les enfants vampirisent leurs parents…Alors je respecte sincèrement le choix de ceux qui ont fait le choix de ne pas en avoir pour préserver une certaine Liberté…Je comprends TOUT A FAIT!
murielle
eh bien TANT MIEUX! :-)
Fred
Pour aller pus loin dans la réflexion. On s’accroche à des émotions et des croyances qui semblent plus rassurants ou appropriés, et on nie souvent l’existence de sentiments plus profonds ou d’idées plus difficiles, parce qu’on soupçonne qu’on ne devrait pas les avoir. Il y a des femmes qui pensent ou à qui on fait penser que la maternité est socialement plus acceptable que d’être libre. C’est la même chose que le célibat. Ne pas être en couple met en question des schémas pré-établis. Or quand quelque chose pose question et dérange, c’est toujours plus facile de se conforter dans son schéma personnel afin de se rassurer sur ses propres choix de vie.
Marie-Lou
Bonjour . Un ami m’a recommandé ton blog et cet article, fiction ou pas, m’interpelle. J’ai eu à faire à beaucoup « d’amis » parents qui pensaient et continuent à penser que ma situation sans enfantsn’est qu’une question de temps et de chance. Ils continuent à croire que si je tombe sur le bon mec je vais changer d’avis et vouloir des enfants.
De toute façon il y aura toujours quelque chose à reprocher aux femmes: si elles font des enfants et prennent des congés maternité, on leur fait payer si elles arrêtent de travailler et si les femmes n’en font pas on se demande ce qui cloche avec elles: stérile? sans mec? malchanceuse? ou égoiste? Les femmes ne gagnent jamais!
murielle
perdante-perdante
LO
Je ne vois pas de quel droit on s’autoriserait à porter sur le choix d’autrui un jugement catégorique et réducteur (et paf ! je te colle une étiquette parce que tu ne fais pas le même choix que moi !). Cela serait oublier un peu vite que les choix que l’on fait sont liés à tant de paramètres personnels et intimes qu’il est souvent difficile de s’en expliquer soi-même – si tant est que l’on ait à se justifier. Il me semble que considérer que l’autre a fait un choix « moins-moins-moins » revient à revendiquer pour soi-même une certaine supériorité, à moins qu’il s’agisse de se rassurer quant à son appartenance à la norme. Ce qui n’empêche pas, on le voit ici, d’envier l’autre pour les « avantages » qu’il retire, sur la forme, d’une situation dont on considère, sur le fond, qu’elle représente un « inconvénient » ! Typiquement humain :)
murielle
Une très bonne analyse Lo
LO
Je ne fais que reprendre ce que tu as écrit :)
Antonio Pavón
Bien raisonné et convaincant.
Je me demande s’il est toujours question de choix.
murielle
C’est difficile de savoir. Il y a des choix qui s’imposent presque.
Nathalie
Il y a mille raison pour ne pas avoir d’enfants et aucune n’est égoiste. Il y a une seule raison pour avoir des enfants et c’est l’envie d’en avoir. Une envie est par définition égoiste, Je ne porte pas de jugement mais je ne pense pas que les femmes, les hommes et les couples sans enfants sont égoistes. Les parents le sont et c’est normal, comme discuté auparavant on demande toujours aux femmes pourquoi elles ne veulent pas d’enfants mais on demande rarement aux mères pourquoi elles en veulent. Comme si le désir d’enfant est plus acceptable socialement. Ce qu’il faudrait c’est qu’il n’y ait plus de jugement de valeur.
Audrey
Fiction ou réalité? Je crois que les mères auront toujours une difficulté à comprendre les non-mères. Avec un sentiment qui mélange l’auto contentement et parfois l’envie. Je te miens le lien vers un article intéressant :-)
http://www.chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=265
murielle
merci pour le lien
Fred
ce que tu penses vraiment:
c’est qu’une femme sans enfant a fait un choix égoïste ou qu’elle a un problème psychologique ou physique pour ne pas vouloir d’enfant.