Écrire

Philippe

Pendant des années il s’est posé une seule et même question. Une question qu’il a posé à tous ceux qu’il a rencontrés. Il a aussi observé les réactions de chacun en toutes circonstances, comme ça il pouvait avoir les mêmes. Ce qu’ils faisaient, il le faisait aussi. Il était toujours à l’écoute de leurs réponses, et s’il les aimait, leurs réponses devenaient siennes.

Il était comme un bébé; il apprenait en copiant. Il a écouté plus qu’il n’a parlé. Il a aussi lu beaucoup de livres de développement personnel, de psychologie et même d’astrologie. Il n’avait jamais su qui il était et qui il devait être. Il a toujours cherché à se conformer aux attentes des autres. À ce que ses parents attendaient de lui, à ce que sa femme voulait de lui, à ce que ses enfants espéraient de lui.

Il va avoir 40 ans cette année. Son père est mort, sa mère n’en a plus pour longtemps. Il a quitté son boulot. Il s’est séparé de sa femme et ne voit plus ses enfants. Ils sont mieux sans lui. Sa femme est avec un nouvel homme qui s’occupe bien d’eux, il a les mots et les gestes qu’il faut.

Il a arrêté les clopes, l’alcool et les anti-dépresseurs, il ne supporte plus d’être hors de lui même. Il veut apprendre à ressentir, et surtout il veut devenir quelqu’un. Il se donne un an. Un an pour apprendre à fonctionner. Trouver la réponse à l’unique question qui le taraude. Mais il va d’abord commencer par apprivoiser le sommeil. Il a besoin de dormir. Il repense à cette phrase de Nietzsche: « La pensée du suicide est une puissante consolation ; elle aide à passer plus d’une mauvaise nuit ».

Getting strong today, a giant step each day
I’ve been told only fools rush in, only fools rush in

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