Écrire,  Questionner,  Sourire

Mark a gagné – Facebook

 

Quand Facebook s’est ouvert au grand public en 2006, je vivais à Londres. Mon travail était dans les livres et internet. Mes passe-temps étaient de sortir beaucoup et de passer du temps sur internet.

Une année plus tard, je me trouvais à travailler pour une firme juridique dans le « Magic Circle » qui prenait très au sérieux le comportement de ses employés. On avait signé un contrat de confidentialité, on surveillait sa réputation et celle de nos clients et on ne laissait rien filtrer sur soi ou les autres.

Comme je le disais, mes passe-temps étaient de sortir, d’aller dans les festivals de musique et parfois même de faire un petit peu la DJ. La foule que je fréquentais alors avait peu à voir avec les gens du travail.

J’ai toujours su/du compartimenter. J’étais donc circonspecte et peut-être un petit peu parano avec les réseaux sociaux. Parce que Facebook n’était pas réputé pour faire le tri entre public et privé.

reseaux-sociaux

 

Zuckerberg, ne faisait rien pour arranger l’affaire. Dans une interview avec un journaliste, il expliquait très sérieusement qu’un individu a une seule identité. Le temps où on a une image différente selon qu’on soit avec ses amis, sa famille ou ses collègues allait disparaître. Avoir plusieurs identités était un exemple de manque d’intégrité.

Ce qui me semblait extrêmement stupide ou/et très cynique. Seul quelqu’un qui a passé ses jours et ses nuits dans le cocon d’une chambre d’étudiant à Harvard ou dans une compagnie de la Silicon Valley peut avoir une réflexion si bête. Il existe hélas encore des endroits où l’on ne peut pas trouver un travail à cause de son look, de son entourage, de son adresse, de son nom etc. Dans d’autres endroits, on n’a pas le choix. La vie force des gens à cacher leur nom, leur sexualité, leur religion, leur maladie ou leur origine sociale, leur identité quoi.

Parce que je trouvais l’explication de Zuckerberg idiote, je n’ai pas joint Facebook.

Et puis, vivre à Londres et ne pas être sur les réseaux sociaux était suffisamment exotique pour le porter comme un badge d’honneur. Je passais suffisamment de temps sur internet comme ça, je fréquentais aussi assez de pros du web et mon expérience professionnelle me tenait suffisamment informée et avertie pour me méfier des « dangers » d’une politique de confidentialité très relax. Je n’allais pas me faire manger.

 

Depuis, des personnes se sont lassées de Facebook et sont parties. D’autres gens sont tout autant enthousiastes, heureux de partager les résultats de leur test de personnalité, de poster des photos de chats, de seins ou de chats sur des seins, d’exprimer parfois bruyamment leurs opinions politiques ou de se prendre pour un philosophe en copiant les pensées d’un jour.

 

Alors, direz-vous? Pourquoi Mark a gagné? Oui. Pourquoi? Eh bien je vais me ranger à la majorité et joindre Facebook. Pour des raisons pratiques. Ou parce que je ne suis plus aussi inquiète en ce qui concerne ma vie privée. Ou parce que c’est quasiment 2015.

Et puis de toute façon, j’ai un blog. Je suis lue, je parle déjà assez de moi comme ça, on sait mon nom et à partir du moment ou j’assume sans aucune honte (mais avec timidité) tout ce que j’écris, quel est le problème?

Voilà, je suis maintenant sur Facebook, pendant quelques mois. Le temps de voir si je m’y fais, si ça me plait. De voir également si vous cliquerez sur le lien, ou si je vais rester « Billy no mates ». Puis je déciderai d’y rester. Ou pas.

Et de réaliser un peu tard que j’aurais tout aussi bien pu poster un article avec une seule phrase:  je suis maintenant sur Facebook, si vous l’êtes aussi, soyons amis….

Article actualisé le 29 : impossible d’accéder à mon profil. Ce qui est parfait pour moi. Et de rire de l’ironie de cette annonce. C’est comme faire sa grande entrée en haut des marches et se prendre les pieds dans le tapis.

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