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une photo #6

Une photo très récente cette fois-ci mais qui m’a touchée. Peut-être parce qu’elle concerne les femmes, peut-être parce qu’elle a une démarche artistique, politique et féministe, peut être parce que l’art moderne et ses installations sert aussi à ça: éveiller le sens de l’esthétique mais aussi les consciences.

À première vue, rien de plus banal que du linge qui sèche. Mais ces touches de couleur et de noir portent le malheur des femmes.

 

Alketa Xhafa-Mripa est une artiste kosovare vivant à Londres. Vendredi dernier elle a déployé 5000 robes dans un stade de Pristina, afin de dénoncer les violences sexuelles comme arme de guerre et attirer l’attention sur le drame des femmes violées durant le conflit serbo-kosovar de 1998-99.

Son installation intitulée « Je pense à toi » est un acte de « solidarité avec les victimes et survivants des violences sexuelles durant la guerre« . Pour qu’enfin, au lieu de taire par honte, pression familiale et culturelle, ce qui est leur est arrivé, ces femmes victimes puissent donner une nouvelle signification à l’expression « laver son linge sale en public ».

Alketa Xhafa-Mripa

 

Pour info le nombre de personnes qui ont subi des violences sexuelles pendant les conflits des Balkans est estimé entre 20.000 et 50.000.

Ici, là et autre part dans le monde, les violences faites aux femmes dans les guerres continuent.

 

6 commentaires

    • frad

      Bien vu d’avoir vu ce qui n’est pas/plus là.

      Sans le message, à première vue, on peut se dire que c’est une image de la vie quotidienne, comme dit. Puis, une fois qu’on connaît le message : c’est le choc !

      Ils ont sali. Elles n’ont pas parlé et ont lavé. Il faudra du temps et de la parole pour sècher les larmes et/ou celles qui n’ont pas été versées. Et il y aura des tâches ne partiront pas malheureusement.

      C’est vraiment une image forte dans laquelle on peut voir beaucoup de choses et qui évoquent celles qui ne sont pas présentes en effet.

  • frad

    Je me permets des brutes primos réactions personnelles à cet article, réactions en vrac livrées telles qu’elles :

    – Cette guerre elle était si proche et je n’ai pas de connaissances dessus
    – Un soldat français qui y avait été m’avait raconté un truc dégueu mais la guerre est dégeu de toute façon
    – Une femme violée ce n’est pas seulement un évènement, c’est sa vie et la vie d’autres personnes qui en ait chamboulé
    – J’ai vécu avec quelques femmes : aucune n’avait rien subi…
    – respect à cette artiste. Son action n’est pas « provocatrice » comme d’autres qui manquent de respect… Ca rajoute de la force au message.

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