Mohicans – C’est l’histoire de mecs
Déjà un mois, presque un mois que je n’ai pas pu venir sur le blog. Pas le temps d’écrire. Ce n’est pas l’envie qui m’a manquée mais bon… À défaut d’écrire, j’ai lu, beaucoup, j’ai pris des notes et j’ai patienté pour vous parler des Mohicans de Denis Robert. Enfin, j’avais tout de même cité un passage il y a quelques semaines.
Puis des romans de Paul Auster. Et de Anna Hope, et d’Alfred Hayes et de Shilpi Somaya Gowda.
Je vais commencer par Mohicans paru chez Julliard en début d’année.
C’est un bouquin qui se lit comme une conversation qu’on aurait avec un copain. Il nous raconterait la vie d’un autre pote, ses déboires, ses conneries, les choses qu’il a réussies puis celles qu’il a ratées. Il aurait de la tendresse et de la bienveillance pour lui mais aussi de la colère et de l’amertume.
Parce que les amis on les admire quand on les rencontre puis on voit leurs faiblesses, leur défauts et on les aime quand même, mais tout de même ça fait chier que les amis ne soient pas parfaits…
C’est un peu ça aussi cette histoire. L’histoire de mecs avant celle d’un journal. Une envie de raconter Cavanna et les autres, et avec eux l’histoire de Charlie, Charlie Hebdo, mais aussi Hara Kiri et La Grosse Bertha.
Ceux qui suivent depuis longtemps Charlie savent – ou du moins devinent – que rien ne fut un fleuve tranquille avec cette bande d’anars ni de droit ni de gauche, qui se foutaient de la politique et du reste.On ne sait peut-être pas comment tout cela a commencé. Rue Choron puis rue des Trois Portes où tout le mobilier est rivé au sol pour ne pas être emporté par les huissiers ou pour ne pas voler lors des engueulades…
On voit Cavanna pour ce qu’il est. Un homme sympathique mais dépassé, un peu égoïste, affaibli par la maladie. Un homme naïf et sous influence. Et de rager que son intelligence n’ait pas suffi.
C’est aussi l’histoire de Choron/George Bernier, personnage tellement atypique et sympathique malgré tout. Un militariste, colporteur increvable, dur et ouvert à tout. Un mec qui jusqu’au bout aura l’esprit de combat pour la liberté « d’écrire, de rire et de blasphémer. »
Qui usera et fatiguera ses dessinateurs et écrivains pour faire marcher ce journal Hara Kiri mais saura aussi voir leur valeur, les payer rubis sur l’ongle dès qu’il le pouvait, quitte à coucher…
C’est enfin l’histoire l’histoire de Philippe Val, le salaud de service, pleureuse médiatique, qui a tellement la tête de l’emploi…
Et de savoir que malgré l’once de subjectivité, la vérité est là. Et on y croit. Et comme Robert on rage de la vieillesse affaiblie de Cavanna et de l’arrivisme de Val, homme plus passionné par les feux de rampe politique que par l’esprit libertaire et éhonté de Charlie.
L’histoire est longue et compliquée à raconter. Chacun en fera une interprétation différente, chacun trouvera la pièce manquante pour terminer son puzzle, chacun en sortira avec son interprétation.
Même si « l’humour est un coup de poing dans la gueule. L’allusion, l’ironie, la rosserie bien française nous semblaient pipi de chat. Rien n’est tabou. Rien n’est respectable… ».
Et personnellement, pour l’avoir lu à sa sortie, d’une traite, dans une gare en attendant un train qui ne venait pas, j’ai fait un drôle de voyage. Un voyage immobile qui passe par les souvenirs télé, des émissions que je regardais sans tout saisir des subtilités parce qu’encore un peu jeune. Des souvenirs aussi plus récents où la polémique Siné avait déclenché une vague médiatique ridicule menée par quelques personnalités trop habituées aux plateaux de télé et aux lustres de l’Élysée.
J’ai fermé ce livre avec le même mépris envers Val, avec de la peine pour Cavanna, de l’admiration pour le combattant Siné et enfin et surtout de l’affection pour le professeur Choron.
Et de vouloir simplement garder cette image.
« Notre liberté, la liberté des journaux de ce pays, s’est gagnée dans ces batailles menées par Cavanna et Choron. »
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2 commentaires
Amaya
Merci ,
Je vais l’offrir à mon mec et le lire ensuite
murielle
super! :-)