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La succession

Décidément que je le veuille ou pas, les romans lus et aimés ces dernières semaines ont pour points communs la perte, le deuil, la souffrance, la famille, etc. Comme quoi c’est vraiment dans l’air du temps.

Je vais commencer par une confession : je ne connaissais pas Jean-Paul Dubois. Jamais entendu parler donc jamais lu. Et je suis ravie de passer de l’autre coté de la barrière, celle de ses lecteurs. Son dernier roman, La succession publié aux éditions de l’Olivier est un coup de coeur qui restera longtemps avec moi.

la-succession-jean-paul-duboisL’histoire : Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Jamais il n’a connu un tel bonheur. Pourtant, il se sent toujours inadapté au monde. Même la cesta punta, ce sport dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules.
Quand le consulat de France l’appelle pour lui annoncer la mort de son père, il se décide enfin à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui.

Dès la première page, c’est un choc. Quelque chose de l’ordre de l’intime, tellement personnel, tellement proche du vécu que c’est impossible de ne pas lire le reste. Et de finir en un temps record un roman parfait.

Il m’avait fallu attendre vingt-huit ans pour éprouver chaque jour cette joie d’être en vie au petit matin, de courir pour polir mon souffle, de respirer librement, de nager sans peur, et de ne rien espérer d’autre d’une journée sinon qu’elle m’accompagne comme l’on promène une ombre et que le soir venu elle me laisse en l’état, simplement satisfait, abruti de quiétude et de paix loin de ce territoire désarticulé que j’avais abandonné, et surtout loin de ceux qui m’avaient mis au monde par des voies naturelles, m’avaient élevé, éduqué, détraqué et sans aucun doute transmis le pire de leurs gènes, la lie de leurs chromosomes.

Il y a l’humour, le second degré léger comme pour éviter les sujets qui fâchent, pour ne pas aller dans le profond, dans ce qui fait mal.

Mais les remparts sont faits pour qu’on les assaillent et la légèreté laisse place à une analyse sur l’héritage familial et ses névroses qu’on traîne de génération en génération, qu’on fuit pour mieux se les prendre en pleine face avec la découverte « dans des tiroirs non explorés du bureau de son père de deux carnets noirs, plats, de format 14 × 9 et de marque Moleskine… « 

Jusqu’à ce jour de jeudi 5 avril 2001…

 

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