Sparrows
Un café aux Halles avec mes personnes favorites puis une sortie au cinéma l’après-midi pour un dimanche angoumoisin au calme. Et d’aimer le film danois-islandais Sparrows.
L’histoire : Ari, 16 ans, vit avec sa mère à Reykjavik lorsqu’il doit soudain retourner vivre chez son père Gunnar, dans la région isolée des fjords, au nord-ouest de l’Islande. Sa relation avec son père n’est pas des plus faciles et ses amis d’enfance semblent avoir bien changé. C’est dans cette situation difficile à laquelle il ne peut échapper qu’Ari devra s’imposer pour trouver sa voie…
Ari est une grande gigue d’adolescent qui va rejoindre son père dans les fjords de l’ouest du pays, où les habitants médicamentent les maux d’une économie en déclin avec de l’alcool. La lumière d’été constante expose cruellement les secrets de chacun. La beauté naturelle est écrasante, mais l’adolescent est coincé dans un travail ennuyeux, dans une usine de poissons.
Ses seuls liens avec l’endroit sont sa douce grand-mère douce (Kristbjörg Kjeld), qui désapprouve le train de vie fêtard du père et une amie d’enfance, Lára (Rakel Björk Björnsdóttir) aux prises avec un petit ami coléreux et difficile. Lorsque sa grand-mère meurt subitement, l’isolement d’Avi devient insupportable, d’autant plus difficile que le parent qui pourrait le consoler tend à être ivre en permanence.
Rúnar Rúnarsson dirige Sparrows avec ce qui ressemble à une lenteur glaciaire pour un film sur la jeunesse, mais ce rythme lui permet de s’imprégner des nuances d’un passage dans un environnement nouveau où les rues vides sont entourées par les collines muettes et les eaux froides et sombres.
Comme Ari, Atli Oskar Fjalarsson, pâle et lent, au silence taciturne, correspond à ce rythme. Rúnarsson résume sa situation là-bas dans une scène troublante où Ari et son père vont dans la baie pour chasser le phoque. Un animal pointant sa gueule hors de l’eau, est sans défense contre un homme avec une arme à feu. Pour le meilleur ou pour le pire, le tireur est ivre. Ingvar Eggert Sigurðsson joue le père instable mal rasé avec un regard à la vulnérabilité suspecte, comme un homme conscient de son auto-destruction, mais trop faible pour changer.
L’amour potentiel d’Ari, Lára, porte ce même fatalisme. Une jeune fille qui se contente du caïd local, et en subit les conséquences.
Ce portrait d’un enfant sensible dans une ville étouffante frappe dans sa retenue. Le film débute avec un un choeur chantant un hymne éthéré dans une église moderne aux arches blanches gracieuses. Dans le village de pêcheurs, où le silence est rompu par le bruit des voitures ou la musique bruyante de fêtes, les personnages semblent coincés malgré les vastes étendues ou dans le confinement de logements austères aux cadavres de bouteilles sur les tables.
Dans Volcano (2011), Rúnarsson traitait sans sentimentalisme du début de la vieillesse. Dans Sparrows, son regard froid sur la jeunesse est sauvé par une petite dose de sentimentalité.
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