T2 Trainspotting

Written by murielle

Il suffit de revoir le premier Trainspotting et d’avoir envie de savoir ce qu’il arrive à Renton, Spud, Sick Boy et les autres. T2 Trainspotting de Danny Boyle est une séance prolongée d’observation nostalgique de son nombril.

Quelques 20 ans après, c’est toujours un bon test pour savoir qui nous sommes et pour comprendre pourquoi nous ne sommes pas où nous pensions être.  D’autant plus, quand on a, à peu près le même âge que les personnages.

En 1996, un monologue d’ouverture, que presque tous ceux qui se voulaient Cool Britannia pouvaient réciter de mémoire, a inspiré une génération entière et a tapissé les murs des chambres d’étudiant. C’était plus qu’une simple citation de film, c’était un mantra, un mode de vie condensé et instantanément mémorable. La galerie de drogués et de voyous avait fièrement et bruyamment choisi de ne pas choisir la vie. Mais aujourd’hui, tous ont accepté la possibilité que la vie peut, en fait, ne pas les avoir choisis.

 

Le synopsisVingt ans plus tard, certaines choses ont changé, d’autres non.
Mark Renton revient au seul endroit qu’il ait jamais considéré comme son foyer.
Spud, Sick Boy et Begbie l’attendent.
Mais d’autres vieilles connaissances le guettent elles aussi : la tristesse, le deuil, la joie, la vengeance, la haine, l’amitié, le désir, la peur, les regrets, l’héroïne, l’autodestruction, le danger et la mort. Toutes sont là pour l’accueillir, prêtes à entrer dans la danse…

Renton (Ewan McGregor) a tenté une nouvelle vie à Amsterdam, tandis que le psychopathe Begbie (Robert Carlysle) a passé pas mal de temps en prison à Édimbourg pour meurtre. Williamson/Sick Boy (Jonny Lee Miller) est toujours un escroc avec la même teneur morale qu’auparavant. Et puis il y a Daniel ‘Spud’ Murphy (Ewen Bremner) qui s’est libéré de son addiction à l’héroïne pendant un moment pour « mieux » y replonger, gâchant son argent et ses perspectives.

Les quatre sont aussi incompatibles que jamais, mais maintenant ils ont deux grandes choses en commun : leur passé et une angoisse permanente du futur et de sa propre mortalité. Le volume 2 est adapté du roman Porno d’Irvine Welsh, par le même scénariste que le premier, John Hodge. Il aura fallu 8 ans de travail, d’écriture et que la paix se fasse entre Boyle et McGregor pour arriver au résultat d’aujourd’hui.

 

La partie porno de Porno – un stratagème de Sick Boy impliquant la réalisation de films pour adultes à la maison – a été remplacée par le plan d’ouvrir un bordel au premier étage du pub de la tante de Simon, le Port Sunshine, tout près d’une casse. Quelques pièces détachées ont survécu du roman de Welsh, comme la plaisanterie sur le sectarisme Glasvegien et le raccordement au code pin de carte bancaire.

Enfin, le moteur principal – la tentative de vengeance de Sick Boy et Begbie contre Renton, qui s’est barré avec leur part du deal de drogue à la fin de Trainspotting – est toujours en place.

« La vague de gentrification ne s’est pas encore abattue sur nous« , observe Simon dans une circumlocution à la Sick Boy immédiatement reconnaissable. Hodge a fait un travail impressionnant pour raviver les voix distinctives des personnages. Miller est le pivot dramatique de T2, tout autant si ce n’est plus, que McGregor qui a retrouvé le ton de comédie. Ewen Bremner est un noeud de pathos avec une touche d’humour. Quant à Carlyle, il reste dans la parodie du méchant psychopathe crachant sa bile. D’ailleurs, en parlant de bile, tout comme dans le T1, on a droit à la projection de fluides aussi divers que variés…

 

Les petits évènements qui se produisent ne semblent pas affecter la trajectoire des personnages, ni celle du film lui-même. Vingt ans plus tard, quelques bribes restent vivaces avec les scènes les plus cultes en flashbacks et des images façon Super-8 des garçons à l’école primaire. Et de se rappeler que Dany Boyle est un grand réalisateur.

La bande son de Trainspotting de 1996 a été célébrée à juste titre pour fusionner les meilleures ventes Britpop de l’époque (Pulp, Elastica, Blur) avec le big beat de la scène rave (Leftfield et Underworld). C’est encore une fois une fois de la bonne musique, un mélange d’ancien comme Iggy Pop, et de plus récent avec Wolf Alice ou High Contrast.

Il faut peut-être avoir vu et aimé le numéro 1 pour aimer et comprendre le second. Parce que les caméos sont émouvants, parce qu’il est sentimental et parce qu’il est parfois auto-centré. Et alors… Il est tout autant énergétique, nihiliste, émouvant et drôle. Tout sonne juste.

« Nous sommes ici pour la commémoration » dit Renton. Et Simon de répondre : « Nostalgie, c’est pourquoi tu es ici. Tu es un touriste dans ta jeunesse ».

 

 

 

2 thoughts on “T2 Trainspotting

  1. Nathalie says:

    Très envie de le voir !

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