Réflexion contrariée sur les élections et des articles
On ne va pas se mentir, le résultat des élections dimanche prochain va être compliqué. Et l’isoloir n’a jamais mieux porté son nom ; se sentir isolé face à un choix qui pour certains – dont moi – est douloureux et sans issue.
Donc dimanche prochain le choix est entre une femme qui porte la haine et un homme qui porte le mépris. Oui, je sais, c’est entièrement subjectif.
Je ne comptais pas ajouter de l’eau au moulin des #SansMoiLe7Mai, etc. Mais c’est incroyable le nombre d’éditoriaux, d’articles dans les journaux et autres interventions télévisées pour accuser toutes et tous qui ont l’outrecuidance de douter, de questionner et de ne pas vouloir voter pour l’un et contre l’autre.
C’est incroyablement agaçant les donneurs de leçon, dans la vie et dans les journaux. C’est pénible. Surtout quand la leçon est biaisée, subjective, faussée, mal informée ou intéressée.
Donc, mon choix est fait, sans honte et sans regret. Et je ne porterai en aucun cas la responsabilité du résultat des élections, quel qu’il soit. Tout d’abord parce que j’ai voté au premier tour. J’ai fait mon devoir de citoyenne en engageant mon cerveau et ma sensibilité dans cet acte. Ensuite, parce que si je n’ai pas voté pour lui au premier tour, pour des raisons personnelles mais aussi réfléchies et analysées, ce n’est pas pour le faire au second tour.
Enfin, parce que si je suis de toutes mes pores, opposée au FN, je ne crois plus au « faire barrage ». J’ai vécu de Londres, le choc 2002, où là aussi j’avais fait mon devoir en votant aux deux tours. Et rien n’a changé, malgré le choix du vote républicain.
Lorsque l’encouragement des candidats au vote tactique devient la norme lors des élections, les principes politiques sont subordonnés à la théorie des jeux.
Sans un véritable changement , notre «politique» continuera à être jouée en tant que grand jeu où nous ressentons le besoin de voter non pas pour ceux dans lesquels nous croyons, mais pour la moins pire option, qui sera différente en fonction de nos valeurs ou peut-être de notre situation économique et géographique.
De l’isolement à l’isoloir, puis quoi ? L’isolement à nouveau ?
Les élections municipales en 2014 m’ont poussée à m’engager encore plus dans les actions citoyennes. En joignant une organisation de réflexion, des associations proches de mes idées et en faisant ce que je pouvais, à mon petit niveau, pour ne pas céder au défaitisme. Je continuerai donc ainsi.
Je ne céderai pas à la pression des bien pensants qui estiment que ne pas voter l’un, c’est voter l’autre. Alors je voterai blanc au second tour, pour la première fois. Parce que je ne conçois pas de m’abstenir, parce que voter – même blanc – c’est encore s’engager.
Parce que je n’ai de leçon à recevoir de personne…
Lettre d’un engagé à ses amis qu’il dérange (dans Mediapart)
Car nous que vous accusez de ne pas faire barrage au Front National, nous faisons tout autre chose : nous le combattons – nous l’avons même en partie vaincu. Pourquoi croyez-vous que Marine Le Pen n’est pas arrivée en tête du premier tour ? Parce qu’un grand nombre d’ouvriers et d’employés qui s’étaient résolus à voter pour elle ou s’abstenir ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Parce que les jeunes, prétendument acquis au Front National, ont massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon. Et pourquoi l’ont-ils fait ? Pourquoi nous ont-ils rejoint nous, et non pas vous qui avez pourtant seriné de si belles fables sur le rassemblement des Français ?
Partager :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)