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Aimer

J’aime mon travail

Enfin, enfin, j’aime à nouveau mon travail. Cela faisait un moment que je ne le pensais plus. Toujours dans la même boîte, toujours au même endroit, avec des morceaux de télétravail ajoutés. J’y ai connu des hauts et des bas.

Les hauts, quand un poste a été créé pour moi avec un CDI à la clé alors que ce n’était pas l’objectif premier. Puis devenir manager. Faire ma petite place, créer des équipes, les mettre en valeur, se battre beaucoup pour elles.

Les bas, quand j’ai du changer d’équipe, ne pas aimer ce que je fais, ne pas se sentir légitime, être à la limité du harcèlement psychologique, le burn out

J’ai pensé à partir. J’ai même répondu à des annonces, envoyé des CVs avec des réponses favorables rapidement et une offre d’embauche. J’ai été ravie mais bizarrement, je suis restée. Un sentiment d’inachevé ou j’étais, une volonté de me redresser.

Par valeur et envie, je me suis syndiquée. Puis la Direction a changé. Puis mon rôle a changé. J’ai demandé et obtenu (je me découvre des trésors de culot) les équipes que je souhaitais. Je fais enfin ce que j’aime.

Je m’épanouis dans mon rôle parce que je sais le faire. Je sais porter vers le haut, faire monter en compétences, accompagner, encourager. Je me sens capitaine de personnes qui me respectent comme je les respecte, qui me font confiance comme je leur fais confiance.

Dessin de galetsOutre les correcteurs, je dirige une équipe de rédacteurs web. J’ai pris ces quatre jeunes gens avec du talent mais plein de désœuvrement en plein confinement. Il y a deux ans, l’activité étant au plus bas, nous avions du temps.

Nos premières et longues interactions ont eu lieu via teams, par ordi interposé. J’ai passé des heures à leur parler littérature, auteurs, poésie… Puis je les ai fait écrire, des paragraphes avec des mots imposés, des nouvelles avec des thèmes imposés, des slogans, etc.

J’étais leur manager, ils ne me connaissaient pas mais ils n’avaient pas le choix. Ils me prenaient pour une agitée du bocal, de pas tout à fait normale. Et après quelques mois ainsi, nous avons pu nous retrouver sur site. j’ai continué à les encourager, à leur parler, à les saouler. Puis un jour le déclic. Je sens que quelque chose est en train de changer. Ils écrivaient mieux.

Je leur ai fait remarquer et ils m’ont raconté qu’au début, ils étaient tous désabusés. Qu’ils me voyaient comme quelqu’un de plutôt sympa et un peu exaltée. Mais dans quelques semaines ou quelques mois, je laisserais tomber et je parlerais de process, cadences et activité. Ils ont tout de même décidé de me faire confiance et de me suivre « dans mon délire ». « Que ça durerait ce que ça durerait… »

Ils ont bossé. Ils ont ramé, je les ai fait travailler jusqu’à ce que leurs textes soient ok.

Ils ont retrouvé le plaisir d’écrire. Ils ont compris ma détermination. Faire de cette petite équipe de rédacteurs un pôle de connaissances et de talent. Mettre en valeur la rédaction et poser la lumière sur eux, les rédacteurs. Et surtout ne pas travailler dans la douleur. Le plaisir d’écrire, toujours le plaisir.

Et ?

Eh bien, depuis novembre dernier, je suis chargée de monter des ateliers de rédaction dans la boîte. J’invite d’autres employés, je les fais rédiger, lire à voix haute : c’est une studieuse récré. Mes rédacs m’accompagnent, prennent même le relais.

Les rédacs ont grimpé un échelon et ont même eu une augmentation. Et maintenant nous recrutons. Il a été décidé qu’il fallait une plus grande équipe de rédacteurs. Il a été enfin admis que dans un site web, les textes étaient aussi importants que le design.

Alors oui cela est sans doute un exercice d’autocongratulation. Mais pourquoi pas ? C’est aussi et surtout un exercice de mémoire. Me rappeler de ce qui est bien aussi dans ma vie professionnelle. Que je peux en effet aimer mon travail. Et mesurer ce que je peux accomplir quand je suis passionnée, motivée (et que tout est aligné).

 

 

 

 

 

 

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