Colère Danbo
Lire,  Questionner

En colère. Et aussi des livres

Que la vie est compliquée parfois. Ou plutôt quelle idée de vouloir me compliquer la vie. Et pourquoi je suis en colère.

Depuis quelques années, je suis enfin à un niveau de contentement plutôt bien. Un job que j’aime (mais encore trop mal payé), un appartement que j’adore et des êtres et ami.e.s proches et lointain.e.s toujours de qualité. N’y voyez pas un ordre de préférence…

Alors pourquoi m’être présentée aux élections CSE, pourquoi être devenue déléguée syndicale, pourquoi être en première ligne de tout ce qui fâche, etc. Oui comme l’a dit la direction ; j’ai le dos large. Et certainement des valeurs basées sur le refus de l’injustice et tout ça.

Mais je sais aussi – du moins je le comprends encore plus depuis quelques temps – je suis en colère. Je donne le change, je fais rire, je suis sociable, j’écoute et je discute. Mais bon sang, je suis aussi colérique. Je le suis quand je suis seule mais je réalise que peut-être, je le suis beaucoup trop et depuis trop longtemps.

Et j’ai envie de réfléchir sur cette émotion fondamentale. Non. Pas d’inquiétude, je ne vais pas m’auto-analyser ici et vous faire part des raisons enfouies de cette colère.

En cherchant le thème de la colère je suis tombée sur cet article que je trouve très intéressant. Et de vouloir en savoir plus. Je me souviens d’une intervention de Christine Angot dans l’émission ONPC qui expliquait sur je ne sais quelle histoire, certes on pouvait pardonner mais on avait aussi le droit d’être et de rester en colère. Que la colère était le moteur pour avancer et évoluer.

Je le pensais également. Je ne sais plus maintenant. La colère. La colère est un mot gigogne. C’est aussi un mot couperet,  autoritaire, qui cache d’autres mots. C’est aussi la rage, la fureur, l’indignation, l’emportement, le hors de soi, etc.

Quand on étudie la taxonomie des mots et donc la taxonomie des émotions, on réduit la colère à une émotion presque viscérale. Or je vis la colère comme une sensation physique mais aussi comme une construction basée sur des faits, des infos, des expériences.

Nathalie Sarraute disait : « Il faudrait pouvoir échapper au glacis de « ces mots brutaux qui assomment comme des coups de matraque… Il me semble, quant à moi, dit-elle, qu’au départ de tout il y a ce qu’on sent, le “ressenti”, cette vibration, ce tremblement, cette chose qui ne porte aucun nom, qu’il s’agit de transformer en langage. Elle se manifeste de bien des façons… Parfois d’emblée, par des mots, parfois par des paroles prononcées, des intonations, très souvent par des images, des rythmes, des sortes de signes, comme des lueurs brèves qui laissent entrevoir de vastes domaines… »

Et des auteurs ont transformé la colère en langage. À moi de faire de même.

 

Les Raisins de la colère – John Steinbeck

Brûlot politique mais aussi écologique, Les Raisins sont l’épopée de tous les laissés-pour-compte du capitalisme. Et ces thèmes résonnent encore aujourd’hui. La question de la pauvreté se pose toujours. Toujours…

Colères – Lionel Duroy

« À travers les personnages de son roman, il a tenté de saisir, au moment même où ils les éprouvaient, les sentiments violents qui nous traversent quand nous sommes confrontés à des conflits douloureux avec les personnes qui nous sont le plus proches. »

Et comme chaque fois que je me sens perdu, à la fois terriblement en colère contre le destin et tout près de pleurer, je m’imagine que je vais découvrir chez Gibert, comme par miracle, le livre qui me parlera de ce qui m’arrive et me donnera l’envie de me remettre à écrire.

La femme d’en haut – Claire Messud

Je vous ai déjà parlé de ce roman. Et il résonne encore. La colère d’une femme.

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