Aujourd’hui je suis en mode vacancière typique dans un coin de Normandie qui me rappelle tellement mes îles anglaises. Je suis presque sur l’Île de Wight. Il pleut. De cette pluie très fine mais pénétrante. Avec du vent. De ce vent qui empêche la capuche du ciré de rester en place. Satanée capuche qui part en arrière, que je ramène sur les yeux, qui m’empêche alors de voir.

J’ai laissé tombé l’idée de rester sèche. Je suis devenue un personnage de roman anglais du 19e siècle. Les cheveux au vent, la pluie mouillant mon visage, des idées romanesques plein la tête, sur la lande près d’une falaise, la mer, la musique des vagues, les goélands…

Retour à la réalité. Je redeviens une touriste pur jus. Musée puis café dans un café à la pointe du roc. Je me suis assise près de la fenêtre embuée. Tiens il y a des anglais à côté. Croque monsieur et thé pour eux. Puis je passe à l’achat de souvenirs et de cadeaux : le magnet pour le frigo, la carte postale humoristique, les jolies boîtes de biscuits aux pommes. Est-ce que j’ai bien pensé à tout le monde ?

La dame à la caisse me parle du temps capricieux cet été. Je dois être déçue d’avoir la pluie pour cette fin de semaine. À l’écouter, elle se sent presque coupable qu’il ne fasse pas beau. Mais non. Je la rassure, tout va bien. J’aime cette région, quelle que soit la météo.  Je ne lui dis pas que je rêve de tout plaquer ou de gagner au loto pour m’installer ici. Vivre ici, au rythme de la nature, des marées, des saisons, sans me soucier du reste.

Si seulement je connaissais des gens. Des gens influents qui me proposeraient un travail attrayant. Je ne suis que de passage, en attendant…