Bilan personnel de l’été
Demain c’est la rentrée. Et un drôle de feeling après avoir vécu un été bizarre. Plutôt bien mais bizarre.
D’abord cette chaleur. Cette chaleur qui épuise l’organisme et le mental. L’impossibilité de bien réfléchir, de bien dormir, de bien bouger. Puis une baisse d’activité au travail depuis quelques mois. Peu de travail avec une sensation partagée par beaucoup, d’attente, de langueur, de jours qui se suivent et se ressemblent. Longs, vides, inintéressants, attentistes. Un atelier de rédaction par ci par là. Quelques lectures et points individuels à faire. La préparation d’un questionnaire d’enquête stress au travail via le CSE. (Ah ! il faudra que je vous en parle).
Enfin, les congés, pris tardivement dans l’été pour profiter quand les autres sont sur le chemin du retour.
Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelque temps, j’ai l’impression de traverser les jours, les semaines. Je fais ce que j’ai à faire, mais je suis un peu en « mode zombie ». Une petite lassitude morale sans doute. Une fatigue certaine. L’été est généralement la saison où tout se passe bien, où les journées plus longues et les nuits plus courtes semblent faciliter l’équilibre entre la vie perso et la vie pro, tout en rendant le quotidien plus amusant et sans effort. Profiter des gens que j’aime puis passer à une solitude voulue loin d’Angoulême pour me ressourcer.
Pourtant c’est ce que j’ai fait cette année. Mais cette année, il y avait un air de Summertime Sadness. Et donc si j’aime mon travail, que je n’ai pas d’enfants ni de crédits, que je suis en assez bonne santé et que j’ai pris des breaks réguliers, depuis mai je suis déjà à court d’essence alors que je pensais avoir justement fait le plein. L’idée de passer encore six mois à vide semble à la fois impossible et inévitable.
Les vacances ne m’ont pas apporté le même répit. Ce n’est pas faute d’avoir pris du temps pour moi, d’avoir une vie sociale équilibrée, de nager et marcher, de passer du temps sur le sable à lire, rêver et bronzer. Mais tout cela m’a semblé différent. Comme si j’avais attendu trop tard pour faire cette longue pause.
Peut-être que le milieu de l’année a une certaine signification psychologique, car c’est une occasion logique de faire le point. On se souvient encore du début de l’année, de ses objectifs (exprimés ou pas) et du fait qu’on n’a pas sans doute pas beaucoup avancé. Les perspectives de changement possible s’éloignent un peu. Au pire quelques décisions deviennent des corvées, au mieux, elles ont juste besoin d’un boost. Aussi mes envies de début d’année ne sont plus les mêmes actuellement.
Et puis franchement, difficile de rester zen et ne pas être affectée par l’actualité. Je me sens parfois accablée quand je lis l’urgence climatique, la montée inexorable de l’extrême droite, la réduction des droits humains, le coût de la vie, etc. Cette année plus que jamais, je veux me cacher du monde.
Il y a aussi cette fatigue physique. L’augmentation de la lumière et de la chaleur perturbe le sommeil et l’horloge biologique, accroissant ainsi la fatigue et l’irritabilité. J’ai lu quelque part que la dépression saisonnière a une variante estivale avec des symptômes dépressifs similaires ; un excès de soleil entraîne une réduction de la production de mélatonine, affectant alors le rythme circadien du corps.
C’est peut-être simplement ça : un dérèglement de mon horloge interne. Alors je vais continuer simplement. Parce que c’est juste un passage. Certains jours, je vais avoir l’impression que tout est à sa place et que cela fonctionne ; d’autres jours, j’aurai l’impression de naviguer à vue.
Tomorrow, and tomorrow, and tomorrow,
Creeps in this petty pace from day to day,
To the last syllable of recorded time;
And all our yesterdays have lighted fools
The way to dusty death. Out, out, brief candle!
Life’s but a walking shadow, a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.
Hamlet. Shakespeare
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2 commentaires
Amaya
Dans le même état également… je mets cela sur le compte des années qui passent et de leurs poids. Je n’arrive pas à m’en libérer. Le temps met du temps à faire son travail :-) Alors oui ….bon courage à nous
Sylvie
J’ai un ressenti similaire, cette année est étrange et apporte une fatigue supplémentaire dont je n’arrive pas à me débarrasser. Je suis fatiguée moralement et physiquement, alors je nous souhaite beaucoup de courage.