Tout le monde n’a pas une petite voix dans la tête
Je me parle beaucoup. Parfois à voix haute mais aussi beaucoup dans ma tête, silencieusement. J’ai ma voix intérieure qui commente, questionne, explique… Quand je marche par exemple, mon cerveau est rempli de discours intérieur, de conversations avec moi-même ou avec un autre imaginaire. Je parle à voix haute c’est certain. Et je parle dans ma tête. Je rédige dans ma tête, crée des rimes, varie le rythme, change de ton… Ma voix parle aussi en anglais tout en gardant l’accent français.
Cette petite voix dans sa tête – voix interne, monologue intérieur, dialogue intérieur, parole imaginée, discours privé – a un nom scientifique : l’endophasie. Du grec éndon : en soi et phásis : parole.
Il allait de soi, pour moi, que tout le monde avait cette voix là. Que c’était un fait universel. Et pourtant ce n’est pas le cas. Pas de pensée, pas de voix autre pour plein de personnes.
Pour ceux qui n’ont pas de petite voix, je me demande comment ça se passe.
Parce qu’avoir un monologue intérieur est une chance. Mettre mes pensées en mots m’aide à les clarifier. Parler avec quelqu’un dans ma tête m’aide ou me prépare pour une vraie conversation : je suis plus rapide à comprendre parce que j’ai anticipé inconsciemment. Je gère mieux aussi mes émotions parce que j’ai déjà imaginé ce qu’on pouvait me dire. Comme une grande répétition avant la première.
Mais ce n’est pas un acte volontaire et conscient en mode : »s’il dit ça, je dis ça, etc. » C’est quelque chose de naturel que je ne pourrais même pas empêcher ou contrôler si je le voulais.
Ce ne sont pas non plus des pensées parasites ou intrusives et perturbantes. Ce n’est pas de l’ordre de la psychiatrie.
C’est finalement faire preuve d’empathie, de prise de perspective et d’imagination de ce que sont les expériences des autres – et de ce que cela représente pour soi. C’est être humain. Un super humain.
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Un commentaire
Pierre
Moi aussi je me fais des scénarios dans la tête. Je fais l’histoire, les dialogue et la fin. Parfois j’ai tellement réglé un problème dans ma tête que je n’ai plus besoin de parler à la personne en vrai. Tu n’es pas seule !