Réflexion légère sur Noël
On n’a jamais été aussi proche de Noël. Plus que deux jours pour faire les courses, planifier, s’irriter et stresser. C’est l’un de ces jours où je deviens presque sanctimonieuse, m’enveloppant d’une odeur de sainteté pour critiquer le consumérisme de Noël et ses dépenses insensées, pour penser à ceux qui vivent une période difficile et à ceux qui souffrent. Je suis comme ça, j’aime faire la morale, juger et culpabiliser les autres…
Voilà… ça c’est fait…
Mes pensées vont aller aussi vers ce vieux monsieur à lunettes et barbe blanche. J’ai nommé Sigmund Freud. Je sais que ses théories ont perdu leur lustre, démystifiées par des dizaines de spécialistes après lui.
Mais tout de même, Noël est la parfaite occasion pour voir comment les relations humaines se font et se défont. Pour en rire ou se désespérer. Parce qu’il existe encore des êtres humains – avec toutes leurs facultés mentales – qui font preuve d’une foi inébranlable, d’un devoir filial sans limite, d’un sadisme ou d’un masochisme sans précédent pour souhaiter passer les fêtes en famille.
Quoi de plus intéressant que de voir se dérouler les drames familiaux à cette époque de l’année? Combien d’arguments éclatent lorsque la famille se réunit? Noël ou l’opportunité de voir les blessures depuis longtemps réprimées, les ressentiments inconscients et autres forces obscures impossibles à raisonner.
Je ne sais plus qui disait que l’on jouait toujours un des trois rôles suivants : le parent, l’enfant ou l’adulte. C’est une phrase qui s’est avérée exacte dans beaucoup de situations. Sans surprise, le moyen idéal pour deux personnes d’interagir est d’adulte à adulte. Mais cela arrive rarement. Au lieu de cela, l’un agit inconsciemment comme un parent face aux autres qui répondent comme des enfants, en testant ses limites et provoquant des crises. Ou un membre va implicitement vouloir être l’enfant mais va mal le vivre et en vouloir à celui à qui il a attribué le rôle de parent.
Bien entendu chaque famille est différente, et pourtant les relations sont beaucoup plus semblables qu’on le pense. Les engueulades ou pire, les réactions passives-agressives sont courantes. Celui qui a vécu un Noël sans vague peut me jeter la première pierre. Celui qui a quitté la table et la soirée sans avoir rien à redire mérite une médaille.
Le lieu : qui reçoit, comment, quelle ambiance, qui décide?
Le repas : qui fait quoi, qui fait le menu, qui reçoit le plus de compliments, qui remarque quoi, qui a beaucoup plus trimé que les autres? Qui fait le plus preuve de passivité-agressivité?
Les cadeaux : qui fait le plus gros, qui a mis le plus de réflexion dans son choix, quelles sont les réactions, qui cache mal sa déception, qui attend un merci qui ne vient pas, qui ne dit rien?
Finalement, Noël est un terrain miné. Je suis sûre qu’il y a quelque part des statistiques qui appuient mon raisonnement ; les fêtes de fin d’année provoquent un stress quasi insurmontable pour les personnes saines d’esprit âgées de plus de 18 ans. « L’obligation » de dépenser pour des cadeaux, d’embrasser des gens et de manger beaucoup trop ne devrait pas exister.
Il faudrait également oublier les querelles non réglées, les susceptibilités de chacun, les rancoeurs toujours présentes et les blessures à jamais ouvertes. Mais vivre une relation adulte-adulte, où les idées et conversations seraient partagées dans la bienveillance et sans arrière-pensée, est un voeu pieux et non pas un miracle de Noël.
Alors, pour les courageux/inconscients qui vont tout de même passer les fêtes en famille et pour les autres qui ne feront rien, je vous souhaite bon courage et mes meilleurs voeux.
Enfin si vous ne savez pas quoi faire, Elf est le film parfait à regarder seul ou en famille et faire taire les grincheux. C’est aussi l’occasion de regarder enfin tous les Breaking Bad ou de faire une soirée John Travolta (excellente chronique d’Hugo Spanky)
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19 commentaires
burntoast4460
C’est exact qu’on retrouve à Noël des membres de la famille qu’on évite soigneusement le reste de l’année. Et je me fais un devoir, ce jour-là, à ne pas répondre aux petites remarques plus ou moins fieleuses sur tel ou tel sujet. De toutes façons, en général, ils ne valent pas la peine de se fâcher.
Laurent
Alors? Tu tiens le coup? Plus qu’un jour et ce sera le retour à la normalité :-)
anon
Noël est un face à face entre les personnes qui sont spirituelles et les personnes qui sont consuméristes. Les consuméristes ne se définissent pas comme ça. Ils vous faire savoir qu’ils ne croient pas en Dieu mais qu’ils fêtent Noël parce qu’il y a les enfants ou parce que c’est la tradition. Alors que ce qui les guident c’est l’envie de dépenser et d’acheter. Tout ce qui brille!
Les spirituels ne se disent pas spirituels, ils sont juste très anti-consuméristes :-)
Eric
OK mais que se passe t’il si on est anthéiste et anti-consumériste. Presque tout ce qu’on va dire sera critiqué, qu’on n’a pas l’esprit de Noël, qu’on pourrait un peu se lâcher et qu’on est même radin de ne pas vouloir dépenser. Malheureusement dans mon cas je suis anti-consommation et pauvre et donc de mauvaise compagnie à cette période de l’année :-)
Audrey
Ça m’a beaucoup fait rire. J’aime beaucoup ton introduction! Voilà ça c’est fait … :-)
Franchement je pense que Noël reste fêté par les familles qui ont des enfants mais avec la distance et les liens qui se distendent il y a beaucoup de gens qui ne le fêtent pas ou peu ou avec des amis . De toute façon, on est beaucoup à être fauchés et ne pas avoir les moyens de dépenser en cadeaux ou en nourriture luxueuse. Et si c’est pour manger du paté de foie on n’est pas obligé d’attendre le 24 décembre!
Peyo
Bonjour de l’autre coté du monde. Il fait jour, beau et Noël sera chaud :-)
Pas de famille cette année, simplement des amis qui veulent avoir un peu de bon temps.
J’aime la théorie sur la position d’adulte, de parent ou d’enfant. Je suis sur que c’est vrai.
Bon Noël à ma blogueuse préférée. À l’année prochaine!
Laurent
Noël sera avec des amis. Le peu de famille qu’il me reste m’importe peu. C’est triste mais c’est comme ça.
Passe de bonnes fêtes Murielle et si tu ne postes pas d’ici là, on se voit de l’autre coté! :-)
Amaya
Noël en « petite famille » et avec visite des voisins un peu à la rue , artistes ou tout simplement seuls … ça va être sympa même si on ne se connait pas encore tout à fait …
Joyeux Noël Murielle :-)
Murielle
Merci pour les vœux et les compliments.
Lo, tu m’as fait rire. Pardon! :-)
Pour en revenir à l’article, il faut vraiment se déculpabiliser de ne pas vouloir passer les fêtes en famille si c’est comme le dit Pierre source de sentiments complexes ou de souffrance. Ceux qui ne comprennent pas ou vous culpabilisent sont des cons, tout simplement :-) Ceux qui laissent la porte ouverte au cas où vous changez d’avis ou qui comprennent votre envie de ne pas célébrer sont des personnes à chérir…
Marie-Claire
Bonjour Murielle. Je ne suis pas venue ici pour faire ma thérapie mais ça y ressemble tant tes articles invitent parfois à la confession personnelle! Jusqu’à hier je ne savais pas quoi faire, aller ou pas dans ma famille pour les fêtes. Aujourd’hui j’ai décidé que je resterai chez moi. Je crois que je suis le parent involontaire de la théorie dont tu parles et j’ai enfin décidé que je ne voulais pas l’être. Je n’avais pas réalisé combien les fêtes de fin d’année pesaient sur mon moral et le stress que je vivais est devenu insupportable. Comme Lo (qui m’a aussi fait rire :-) ), je resterai chez moi avec quelques amies. Je garderai la télé éteinte!
Je te souhaite aussi mes meilleurs vœux ainsi qu’à tous tes lecteurs. Merci encore pour tes articles qui me font réflechir et rire.
Elizabeth
hi hi. Il y a de ça. Je ne poste pas de commentaires mais j’aime beaucoup lire les articles. Je lis parfois des choses qui me ramènent à moi, mes idées ou mes problèmes. Je trouve des réponses mais parfois je me pose encore plus de questions. Les thèmes sont généraux et personnels en même temps, ça me plaît.
JOyeux Noël à tous quoi que vous fassiez!!!
LO
Chez moi c’est apéro dînatoire avec une amie.
Pas besoin de sapin, on a déjà les boules :)
Pierre
Excuse moi mais j’ai ri :-)
LO
Moi aussi :mrgreen:
Pierre
J’aime Noël. Pas pour les cadeaux mais parce-que c’est l’occasion de pouvoir se réunir avec ceux qu’on aime. Uniquement ceux qu’on aime. Je pense qu’on n’est pas obligé de le faire avec le grand-père râleur, la cousine chiante et les parents qui se font la gueule. On peut aussi choisir avec qui on veut faire la fête. Mais je comprends parfaitement qu’on ne puisse pas aimer cette fête. Elle est aussi source de beaucoup de sentiments assez complexes et finalement c’est assez triste aussi.
Quoi qu’il en soit, je te souhaite un bon réveillon et un bon jour de Noël, quel qu’il soit du moment qu’il n’est pas passé dans la souffrance.
LO
« Sanctimonieuse »… quel joli mot !
Murielle
C’est un de ces mots que j’utilisais en anglais et que je dois vérifier en français, pour être sûre que ça existe. L’autre étant « tédieux » :-)
Fred
Bien entendu je seconde Nathalie. On ne supporte plus Noël et cette année on a décidé de stopper tout ça. Les neveux et filleuls auront un cadeau chacun mais on ne veut ni ne peut plus acheter et dépenser. La famille a toujours été un problème pour nous deux, les relations sont tendues et parfois il vaut mieux la mettre de coté pour continuer à bien vivre.
Nathalie
La théorie selon laquelle on est soit un adulte soit un enfant soit un parent est intéressante. Le problème s’est d’être conscient de la situation et de ne pas pouvoir la changer.
Personnellement, cette année, c’est Fred et moi uniquement. On n’en peut plus des relations familiales!
La soirée John Travolta est une bonne idée.
Mes meilleurs voeux à toi aussi!!!!