Maestro
Et bonjour! Ça y est. C’est 2015. Bonne Année à vous tous!
Alors oui je devrais commencer l’année blogueuse avec un article sur les résolutions de l’année. Mais non, je ne crois toujours pas aux résolutions. Je commence l’année avec une belle angine qui me fait dormir le jour d’épuisement après avoir toussé toute la nuit. Là, je vous laisse quelques secondes pour me plaindre …….
Merci.
J’ai surtout envie de commencer l’année avec un mea culpa. La nouvelle année m’a vu passé la nuit avec mon souffre-douleur et une pile de DVDs. Dont le nouvellement sorti Maestro. Je l’avais vu cet été, je l’avais aimé mais je n’en avais pas parlé. Et j’en suis malheureuse. Parce qu’en le regardant à nouveau, je l’ai encore plus aimé. C’est peut être la fièvre, le paracétamol en forte dose ou simplement le moment mais j’ai pensé que la sortie du film en Juillet était une abomination. Il n’a pas eu la chance qu’il méritait. Un bijou de tendresse qui nous fait aimer l’homme Eric Rhommer.
L’histoire :
Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.
Je voudrais en parler des heures mais je suis fatiguée et la critique de Mathilde Blottiere sur Telerama est parfaite :
« Eté 2006. A 87 ans, Eric Rohmer tourne, en Auvergne, son dernier film : Les Amours d’Astrée et de Céladon. Jocelyn Quivrin fait partie de la distribution. Plus fan de Fast and furious que du Genou de Claire, le jeune acteur aborde le tournage en ricanant. Quelques mois plus tard, lors de la projection du film à la Mostra de Venise, il comprend que cette expérience l’a profondément transformé. De cette révélation, il décide de faire un film, mais, en novembre 2009, il meurt au volant de son bolide de course. Léa Fazer s’approprie, en la romançant, l’histoire de celui qu’elle avait dirigé dans Notre univers impitoyable et Ensemble, c’est trop.
Et donc, chien fou courant le cachet, Henri (Pio Marmaï, irrésistible comme l’était Jocelyn Quivrin) se retrouve presque par hasard engagé par un maître du cinéma d’auteur, Cédric Rovère (Michael Lonsdale), pour l’adaptation d’un roman pastoral du XIIe siècle. Rocambolesques, les conditions de travail sont loin de celles que le jeune acteur attend du cinéma. Restent sa jolie partenaire et la présence lumineuse et mutine du grand Rovère…
C’est un épatant récit d’apprentissage. La réalisatrice franco-suisse y croque avec brio un certain milieu cinématographique cloisonné : d’un côté, des auteurs qui méprisent ouvertement tout ce qui est divertissant ; de l’autre, de possibles stars qui, devant certains dialogues ultra littéraires, pouffent de rire dans leur assiette de pâtes… Mais ce qu’elle réussit le mieux, c’est la peinture tendre et légèrement acide d’un tournage fauché aux silhouettes croquignolettes : la fidèle assistante (Dominique Reymond et son sourire de Joconde), le comédien toujours en questionnement (hilarant Scali Delpeyrat)… Au fur et à mesure du film, une lumière de fin d’été nimbe les paysages, tandis que la petite troupe, en état de grâce, partage un certain art de vivre. Tel un bon vampire, le vieux maestro amoureux des mots se nourrit de la vitalité de cette jeunesse à qui, à son tour, il transmet sereinement sa passion de la poésie que son comédien dit ne pas comprendre : « Il n’y a rien à comprendre, il faut seulement la sentir et la vivre. Et avoir été malheureux en amour, peut-être… » Aussi massif qu’Eric Rohmer était sec, Michael incarne à merveille ce génie fantasque et partageur qui sait apprendre à « payer sans marchander le prix exorbitant de la beauté ».
Partager :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
15 commentaires
Amaya
Comme toi je n’étais pas fan de Lonsdale ,quelque chose de trop poussé dans ses personnages je trouvais ; maintenant j’apprécie sa voix , et son jeu plus doux alors je retiens ce film pour le voir.
J’ai fini l’année comme tu as commencé la nouvelle , bonne année Murielle
Andy
Happy New Year! No resolution for me but a wish : for you to write more articles in english. Please???? Pretty please???
murielle
awww bless. I should indeed.
Mag
May I just add that watching it with Murielle, while she was coughing, laughing, sometimes « crying » and translating everything for me was a special moment. Good time was had by all. Thank you!
Murielle
I have great hosting skills!
Laurent
J’aime la photo 2015. Sinon Bonne Année de ma part aussi. J’ai respecté une minute de silence pour te plaindre de ta maladie. Tu commences bien l’année. Je n’ai pas vu Maestro mais je vais le regarder, parce que ta mini critique et celle de télérama sont convaincantes. J’aimais bien Jocelyn Quivrin et savoir que c’est une histoire vraie donne toujours une valeur supplémentaire.
Fred
dedication? Tu te prends encore pour Jean Claude van Damme. Pourtant c’est un joli mot.
Nathalie
Je suis passée à coté lors de sa sortie, pas de promo, je ne me souviens pas l’avoir vu à l’affiche mais je vais ma rattraper. Tes coups de coeur deviennent souvent les miens, et celui-ci semble tout à fait à l’ordre du jour.
burntoast4460
Il y a un bel interview de Lonsdale par Pierre Assouline : http://larepubliquedeslivres.com/entretien-lonsdale/
Moi qui apprécie modérément Lonsdale, j’ai été surpris en bien.
murielle
Je vais le lire de ce pas. Plus jeune, Lonsdale me faisait peur dans les films. Il avait un coté très inquiétant qui me mettait mal à l’aise. Puis les rides ont fait leur travail bienveillant. Je sais juste de lui sa dédication catholique (ça se dit en français?)
burntoast4460
Il semble que dedication ne soit qu’anglais :)
burntoast4460
Londsale a fait un retour au catholicisme (on dirait born again chez les américains intégristes.)
murielle
je pense aussi que sa voix est belle. Il y a des scènes dans Maestro où il lit ou récite des parties de poèmes ou pièces et ça touche. On ne peut pas s’empêcher d’écouter. Il a cette présence des grands.
LO
Bonne année à toi !
murielle
Merci! En espérant que ton année a bien commencé!