Javelin de Sufjan Stevens – Douleur et douceur

Written by murielle

Sufjan Stevens est de retour avec Javelin. Un album sorti ce 6 octobre. Quelques mois après le décès de son partenaire. Et en se remettant tout juste, vraiment tout juste, de la maladie de Guillain-Barré.

Visage de Sufjan Stevens dans la pénombre 

Au départ, chaque morceau semble être un retour à ses racines, le folk alternatif, aux paroles intimes et personnelles, enregistré à la maison. Les chansons d’une simplicité trompeuse commencent avec une guitare acoustique ou un banjo ou un piano. Mais elles restent rarement ainsi, nous prenant par la main et le cœur dans des directions différentes. Elles se gonflent, se transforment dans des sons, des chœurs, des passages épiques, avec des rebondissements lyriques ou des moments plus sereins. Elles sont familières, proches de nous, rassurantes mais avec quelques bouts de bizarre, juste ce qu’il faut de sincérité.

Avec Carrie et Lowell, il chantait la vulnérabilité face à la mortalité. Ses chansons s’adressaient souvent à un parent insaisissable, absent à cause de la maladie, avant que ses questions n’aient reçu de réponse.

Javelin est à nouveau un album sur l’amour, la perte, le chagrin, la foi. Il est encore laissé seul, questionnant le passé, faisant le point et se demandant à propos du futur. Que faire de tout cet amour ? Parce que pour Sufjan Stevens, aimer est un acte de foi, proche du culte. Et quand on perd son amour, on s’immerge dans le chagrin lancinant. Son cœur brûle et le nôtre aussi.

Mais comme rien n’est simple, il sait aussi montrer notre extraordinaire capacité à nous adapter à la douleur et à trouver la beauté dans les endroits les plus étranges, les plus solitaires et les plus désespérés. Encore une fois il montre que le mysticisme et la piété n’existent pas malgré ou à cause de la douleur et du désespoir mais simplement à côté d’eux. Et que la condition et la nature de l’amour humain doivent supplanter les deux.

Javelin est un album doux, douloureux et magnifique. Je voudrais que vous l’aimiez autant que moi je l’aime.

Dans un monde où vous pouvez être n’importe qui, soyez comme Sufjan Stevens.

3 thoughts on “Javelin de Sufjan Stevens – Douleur et douceur

  1. Sylvie says:

    Je ne connaissais pas Sufjan Stevens avant de lire ton blog. C’est magnifique et cet album ressemble à Carrie et Lowel comme tu disais. C’est doux en effet mais il y a une douleur derrière. Merci.

  2. Amaya says:

    C est merveilleux. Le monde de la musique est si vaste, qu’on peut toujours découvrir des trésors et c’est infini ! ça peut paraitre idiot mais ça me fascine. C’est comme les êtres, à chaque naissance, un nouvel univers apparait … et le notre se modifie. Mon univers vient de rencontrer Javelin. merci

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