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Henning Mankell

Henning Mankell est mort. Je pourrais simplement dire que Wallander est en deuil, que le « nordic noir » est encore plus sombre.  Je pourrais aussi dire que mon histoire d’amour avec la Suède et ses habitant a débuté grâce à Mankell. Mais les eulogies sont difficiles.

Dans l’histoire des auteurs de romans policiers/noirs suédois, Mankell n’était ni entièrement un pionnier – il a toujours reconnu avoir pris exemple sur les histoires de Martin Beck par Maj Sjöwall et Per Wahlöö – ni le plus grand succès commercial, finalement gagné par la trilogie posthume Millénium de Stieg Larsson.

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Mankell, cependant, a créé l’un des personnages indélébiles de la fiction noire moderne: l’inspecteur Kurt Wallander, basé à Ystad près de Malmö, en vedette dans une douzaine de romans et dans trois séries télé: deux suédoises et une anglo-suédoise avec Sir Kenneth Branagh.

Avec Wallander, Mankell avait pris le risque du stéréotype – le flic divorcé quasi-alcoolique, hanté par les fantômes des meurtres passés – mais il l’avait rafraîchi pour en faire un classique.

Mankell avait toujours été surpris et amusé d’être connu dans les autres pays en tant qu’auteur de polars, un malentendu causé par la plupart de ses éditeurs, alors qu’il avait à son actif des romans historiques, littéraires et politiques ainsi qu’une série pour les enfants et des pièces de théâtre.

C’était surtout un homme de courage et de convictions. En 2010,  il avait ainsi joint une flottille de navires suédois qui tentaient de fournir de l’aide à Gaza. Il vivait aussi la moitié de son temps au Mozambique, menant des campagnes d’éducation sur le VIH / sida.

Enfin il n’hésitait jamais à montrer son irritation face aux pays européens ou les États-Unis qui se réjouissaient de ce qu’ils voyaient comme l’échec du rêve libéral de la politique suédoise après l’assassinat du premier ministre Olof Palme, et des tensions les plus récentes en matière d’immigration.

J’ai peut-être tort mais je crois que Mankell préférerait être dans les mémoires comme un auteur, metteur en scène et militant plutôt que comme un parrain du scandi noir.

J’ai donc plutôt pris le temps de lire son dernier ouvrage Sable mouvant, tout juste publié. Je comptais vous parler de Daisy Sisters sorti en Avril mais je n’en ai même pas eu le temps. D’une pierre deux coups… Je le ferai cette semaine.

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