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Borgen ou l’antidote à la politique actuelle

Scandale. Suspense. Actions douteuses de la CIA. Des décisions qui affecteront les générations futures. De bons ingrédients pour une série télévisée dramatique, non ? Et si j’ajoute qu’ils se déroulent tous dans le contexte de la politique nationale contemporaine ? Attendez, ne partez pas : je n’ai pas dit que cette série parlait de la politique américaine ou française ! Je fais allusion bien entendu à Borgen, la série politique danoise.

Borgen, créée en 2010 par Adam Price, tourne autour de la carrière politique de Birgitte Nyborg (Sidse Babett Knudsen). Initialement chef des modérés, Birgitte devient la première femme Premier ministre du Danemark lorsque son prédécesseur, le libéral Lars Hesselboe (Søren Spanning), se révèle avoir utilisé sa carte de crédit gouvernementale pour couvrir une fois une virée shopping de sa femme.

 

Au cours des deux saisons suivantes, Birgitte est aux prises avec les attentes de son mari maintenant qu’elle est à la tête de la 12e économie mondiale. Elle mesure aussi l’effet de son absence sur ses deux jeunes enfants alors qu’elle tente de maintenir à la fois le pouvoir et ses principes – qui, compte tenu du système de gouvernement parlementaire du Danemark – est en constante évolution.

Tout y est abordé au Château (Borgen) – surnom donné au siège du Parlement et aux bureaux du Premier ministre à Copenhague – les relations du Danemark avec les pays européens, les États-Unis, le Groenland. D’ailleurs toute la partie sur le Groenland est extrêmement passionnante et pédagogique. Et puis plus tard la présence du Danemark en Afghanistan, l’attaque des Talibans, puis la Commission européenne, et une prise d’otage d’un bateau au large de la Somalie, etc.

Oui listé comme ça, ça semble intense. Normal, c’est vraiment intense. Et passionnant. Pas de temps mort.

On voit l’envers du décor, les alliances qui se font et se défont, les coups bas, les trahisons, les rapprochements avec des alliés inattendus. Et les idéaux parfois bafoués, les décisions prises seule, le courage et la détermination. On observe aussi les histoires personnelles, d’amour, de sexe, de famille, les liaisons dangereuses entre journalistes et politiques. C’est une série incroyable avec des personnages tout aussi incroyables.

 

Et donc plus de dix ans après la première saison, la série Borgen revient. Tout aussi moderne et contemporaine avec cette fois-ci avec des références au COVID et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les thèmes et sujets abordés sont toujours actuels. Le changement climatique, la politique environnementale, la politique européenne, l’influence croissante de la Chine, l’imprévisibilité du gouvernement russe, la puissance continue des États-Unis en Europe et l’impact du colonialisme sur le monde moderne…

On avait quitté Birgitte en difficulté avec un retournement de situation en toute dernière minute. On la retrouve toujours en difficulté.

Elle est à nouveau ministre des Affaires étrangères, mais désormais sous la direction du Premier ministre Signe Kragh (Johanne Louise Schmidt), qui est : 1. la chef du parti travailliste ; 2. 12 ans plus jeune que Birgitte et 3. pas seulement une femme mais un cliché de girlboss qui marque tous ses posts sur les réseaux sociaux avec #TheFutureIsFemale…

Leurs relations concurrentielles sont encore plus tendues lorsqu’un énorme gisement de pétrole est confirmé au Groenland. Birgitte, qui a gagné en partie grâce à la politique verte des néo-démocrates, se prononce contre le forage… mais doit ensuite revenir sur ses déclarations publiques lorsqu’il s’avère qu’en réalité, le Danemark aimerait les milliards de couronnes que vaudrait le pétrole.

Et comme si avoir une chef susceptible ne suffisait pas, Birgitte doit également composer avec son fils Magnus (Lucas Lynggard Tønnesen), aujourd’hui étudiant de 21 ans, très engagé dans l’environnement.

 

Ainsi commence une crise politique non seulement pour le Danemark et le Groenland, mais aussi pour la carrière de Birgitte : rester ou quitter le gouvernement ? Respecter les ordres ou ses principes ?

Bien sûr, Birgitte est le personnage principal, mais je n’oublie pas les autres qui sont là depuis la première saison ou pas et qui sont essentiels et la plupart attachants.

 

Le casting est incroyable avec des pointures danoises. Parmi lesquelles, Birgitte Hjort Sørensen (Katrine Fønsmark – la journaliste devenue « spin doctor » puis redevenue journaliste), Lars Mikkelsen (Soren Ravn l’économiste et écrivain), Pilou Asbæk (Kasper Juul, « spin doctor » original) qui a quitté la série, quel dommage, Mikkel Boe Følsgaard (qui joue aussi dans The Legacy), etc.

Alors rendez-vous sur Arte le 7 septembre pour la saison 4 !

 

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