Caméra dessinée sur fond jaune
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Bunny and The Bull – Petit trip entre amis

Le réalisateur Paul King et le comédien et scénariste Simon Farnaby viennent de nous offrir le prequel Wonka, après avoir déjà ravi le monde entier avec Paddington. Mais il y a un autre film dans leur catalogue qui vaut la peine d’être regardé : Bunny and the Bull, qui date de 2009. Un récit de voyage doux-amer raconté avec un visuel imaginatif et beaucoup de cœur.

L’histoire : Stephen (Edward Hogg) vit seul dans son appartement londonien, incapable de s’aventurer dehors en raison d’une expérience traumatisante passée. Il passe ses journées à cataloguer et à accumuler méticuleusement ses biens, tous ses biens… Un soir, après avoir commandé un plat à livrer, il se souvient d’un voyage en Europe avec son meilleur ami, Bunny, (Simon Farnaby) un an auparavant.

Nous vivons le voyage du trio à travers le tourbillon de la mémoire de Stephen, sans jamais observer les événements tels qu’ils se sont réellement produits, mais simplement du point de vue d’une seule personne. Le film joue avec les souvenirs et la narration d’une manière similaire à Eternal Sunshine of the Spotless Mind, tissant ensemble des dimensions réelles et irréelles et les reliant avec des transitions amusantes.

Ils forment un duo classique comme le jour et la nuit  : Stephen montant à bord du train avec un sac à dos surchargé rempli de matériel de camping et d’accessoires complexes pour préparer des cocktails, et trouvant Bunny allongé sur son siège avec seulement un sac plastique et un pack de six bières blondes à son nom.

Bunny se laisse aller à l’itinéraire strict de Stephen ; c’est après tout le voyage de Stephen, comme Bunny s’empresse de le lui rappeler. Ils visitent donc des sites aussi prestigieux que le Musée national de la lunette des Pays-Bas, le Musée allemand du livre de cuisine et, mieux encore, le Musée national de la chaussure de Pologne, où Richard Ayoade fait une apparition hilarante et impassible en tant que guide du musée, posant une question qui « tourmente l’humanité depuis des siècles » : « Une chaussure de ski est-elle une chaussure ? »

Bunny et Stephen font la connaissance d’une serveuse, Eloisa (Verónica Echegui), qui planifie elle-même un voyage pour la fête annuelle de sa ville natale espagnole. Les deux hommes l’invitent à les rejoindre dans leur voyage, car Stephen veut mieux connaître Eloisa, tandis que Bunny a l’intention de combattre un taureau. Mais son attitude très « relax » et son désir toujours croissant de jouer commencent à être problématiques.

Bunny n’est pas toujours le personnage le plus sympathique, en particulier lorsqu’il laisse le jeu ou l’intérêt personnel entraver leurs projets. Mais les deux cimentent leur amitié avec une affection authentique et crédible.

Et ce dans des décors faits de papier et de ficelle. L’utilisation très libre de miniatures, de rétroprojection et de stop motion crée une esthétique joyeuse qui rappelle celle de Wes Anderson, de Michel Gondry et la télévision classique pour enfants des années 70 et 80.

Bunny and The Bull n’est pas juste une envolée fantaisiste ou un exercice de style privilégiant la forme au fond. Le chagrin et l’anxiété se cachent à la périphérie, se mêlant au surréaliste pour créer un film qui n’est ni une comédie ni un drame ; une zone trouble qui peut dérouter. Mais tant mieux que Bunny and the Bull défie les genres. Parce que ce film réussit parfaitement à raconter une histoire de perte, de souvenirs et d’amitié, à la fois drôle et poignante.

 

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