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J’aimerais tant que tu sois là : une histoire au temps du Covid

Il n’y a pas encore eu beaucoup de romans inspirés du Covid-19 – Dieu merci ! Ce qui rend l’exploit de Jodi Picoult dans J’aimerais tant que tu sois là d’autant plus remarquable. Elle a écrit un « twist » pandémique qui, même après deux ans de réalité non-stop et d’ascenseur émotionnel, a réussi à me retourner.

Le roman débute le 13 mars 2020 et nous savons tous que la normalité cessait alors.

Roman Jodie Picoult L’histoire : La vie de Diana est sur des rails : elle a le petit ami idéal et le job de ses rêves chez Sotheby’s. À bientôt trente ans, il ne lui manque plus que la bague au doigt, et elle est presque sûre que Finn va faire sa demande pendant leur escapade aux Galápagos. Mais, réquisitionné à l’hôpital en ce début 2020, il doit rester à New York et insiste pour qu’elle profite de ce paradis sans lui.
C’est donc à contrecœur qu’elle part – et rien ne se passe comme prévu : bagage perdu, hôtel fermé, wifi inexistant, elle se retrouve coupée du monde et doit sortir de sa zone de confort.

Diana apprend vraiment à réévaluer les objectifs qu’elle avait et la vie qu’elle voulait et commence à se demander ce qu’elle veut vraiment. Ce qui, je pense, est une expérience que beaucoup d’entre nous ont vécue.

« Plus je passe de temps sur cette île, plus je réussis à analyser en toute lucidité l’enchaînement d’événements qui m’a amenée ici. Ça peut paraître bizarre mais le fait d’être dépossédée de tout – de mon travail et de mon amoureux, de ma langue maternelle et même de mes vêtements – a révélé l’essence de ma personnalité, et celle-ci me paraît plus concrète que tout ce que j’ai essayé d’être pendant des années. C’est un peu comme si, coupée net dans mon élan, je réussissais enfin à me jauger objectivement. Et ce que je vois là, sous mes yeux enfin dessillés, c’est une femme qui cavale depuis si longtemps après un objectif qu’elle a oublié pourquoi elle se l’est fixé au départ.
Et je trouve ça terrifiant. »

La pandémie a été une période si étrange parce que nous étions tous isolé.e.s, mais nous ressentions tous des choses intenses et parfois similaires. Le covid a été un catalyseur nous poussant à réévaluer parfois nos priorités. Tout était plus fort. J’aimerais tant que tu sois là la décrit parfaitement.

Avec également une recherche documentaire et des témoignages intenses sur ce qu’était être soignant dans un hôpital au temps de la pandémie. L’inconnu, la mort, le manque de moyens, la solidarité, l’épuisement…

Aux Galápagos, Diana apprend aussi beaucoup sur son travail et l’art. C’est aussi ça le talent de Picoult. nous parler de peinture pour nous parler de nous.

« Postée à quelques centimètres de la toile, je ne voyais que des taches. Des gouttes roses et mauves et des traces de pinceau.
Cette fois, j’aperçus des bâtisses, du brouillard, un ciel nocturne. Une ville. Tout était là depuis le début, j’étais juste trop près pour bien voir.
De retour dans le présent, je plisse les yeux pour repérer les fragments de pierre plus clairs en pensant qu’avec la création artistique, ça marche dans les deux sens. Parfois, on a besoin de prendre du recul pour trouver la bonne perspective. D’autres fois, on est incapable de dire ce qu’on regarde tant qu’on n’a pas le nez dessus. »

Et finalement ce n’est que depuis une année environ que nous avons une perspective sur 2020. Et quelque part nous avons sans doute appris quelque chose. Nous avons aussi appris le deuil, car nous avons aussi tous perdu quelque chose ou quelqu’un.

Mais surtout et sans vouloir dévoiler ce qui se passe, Diana a peut-être trouvé une nouvelle manière de vivre et mesurer le succès. La réussite n’est peut-être pas d’obtenir un diplôme ou une promotion. Peut-être que c’est d’être en bonne santé, d’avoir un toit au-dessus de sa tête, de vivre. Idéalement notre sens des priorités aura changé et ce, pour le meilleur.

J’ai tellement envie de vous dire ce qui se passe et je ne peux pas. Mais je vous recommande de le lire pour comprendre et saisir la complexité des émotions suscitées par cette pandémie mondiale. Il faut parfois un drame pour remettre en question sa vie, ses choix, son entourage. Et souvent, il ne faut pas attendre une crise pour le faire.

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