Split
Comment savoir si c’est un twist ? À quel moment un twist est un twist ? À ce stade de la carrière de M. Night Shyamalan, tout est possible. Ses premiers thrillers psychologiques, du Sixième sens, au Village, via Incassable et Signes, sont devenus célèbres pour leur fin. Mais son dernier film Split est différent des précédents dans sa forme avec un intrigue beaucoup plus poussée et des esquives moins évidentes.
Si tous les détails importent, ils ne mènent pas tous à une révélation culminante. Tout ce que vous avez à faire est de rester à bord, « apprécier » le voyage et rester sur votre siège jusqu’à la toute fin..
Le synopsis :
Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, Dr Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.
Le film commence avec Dennis-Kevin enlevant trois adolescentes et les emprisonnant dans un repaire secret jusqu’à l’heure du sacrifice.
Le trouble dissociatif de l’identité connu jusqu’à récemment comme trouble de la personnalité multiple, est la maladie psychiatrique la plus cinématographique qui nous a donné Mrs Bates dans Psychose d’Alfred Hitchcock et Bobbi dans Pulsions de Brian De Palma, Les trois visages d’Ève de Nunnally Johnson ou aussi Me, myself et Irène des frères Farrelly – dans un genre beaucoup plus amusant ainsi que la série télé United States of Tara avec Toni Colette.
Ici, le personnage principal de James McAvoy est Kevin, un gars plutôt « normal » qui, en raison d’une série d’événements traumatisants de l’enfance (abandonné par son père et maltraité par sa mère) a créé une série de personnalités alternatives, dont la plupart sont mentalement plus fortes que lui.
Dans ce monde, le désordre d’identité dissociative ne conduit pas seulement à un changement psychologique, mais aussi à un changement physique – Kevin est en mesure de modifier son corps à chaque changement, ce qui signifie que certaines personnalités peuvent avoir des TOCs et besoin de lunettes, alors que d’autres ont besoin d’insuline.
Qui Kevin est à un moment donné dépend de qui a pénétré «la lumière» de son esprit, un acte contrôlé par la personnalité connue sous le nom de Barry.
Deux des personnages les moins attrayants de Kevin, Dennis l’obsessionnel-compulsif et Miss Patricia la passive-agressive se sont nommés la Horde et ont mis en place un coup psychologique afin de préparer la voie pour « La Bête », une 24e identité nouvelle, avec une faim fétichiste pour la chair innocente. Ils sont les côtés les plus sombres de Kevin, qui ont été précédemment refoulés par Barry et le reste, mais éclatent en manipulant l’enfant Hedwig, qui est capable de prendre le contrôle de la lumière à volonté. D’autres tentent de se frayer un chemin pour appeler à l’aide (en prenant RDV avec la psy), mais la Horde les repousse à plusieurs reprises.
Sur le plan thématique, Split porte une analyse sur la manière dont les gens traitent les abus. Aussi bien le protagoniste que l’antagoniste est le produit d’une enfance abusée qui les a amené à devenir différents et étrangers aux autres.
Pour Casey (Anya Taylor-Joy), cela se manifeste dans son désir d’être seule, avec le silence comme mécanisme d’adaptation – elle provoque des problèmes afin d’être envoyée en détention et s’éloigner du monde.
Kevin est un cas plus extrême – en réprimant complètement la douleur et en faisant apparaître ainsi de nouvelles personnalités pour faire face au traumatisme. Un lien intéressant se crée entre les gens « endommagés ». Casey est capable d’utiliser sa compréhension vague de la fracture mentale de Kevin pour essayer de s’échapper tandis que les deux autres jeunes filles otages ne peuvent pas se concentrer. De même, la Bête ne tue pas Casey parce la vision de ses cicatrices d’automutilation lui montre qu’elle est semblable à lui.
Les personnes souffrant de maladies psychiques peuvent se considérer comme seules, ne voyant pas leur connexion avec le monde. Il alors est difficile de trouver la compassion et la compréhension des autres. Ne pas voir, ne pas montrer, refouler ou ignorer est beaucoup plus aisé, de part et d’autre.
Les moments de claustrophobie sont également régulièrement percés par des flashbacks de l’enfance de Casey et les visites quotidiennes de Kevin à son médecin (Betty Buckley), dont le travail est de rassurer. La performance de James McAvoy est impressionnante, habitant une foule de personnages distincts, tous sous le même toit cinématique. Ces personnages peuvent varier d’un enfant aux grands yeux avec un zézaiement à une femme maîtresse, sans parler de la Bête elle-même. Bien que certains ne puissent pas être vus à l’écran autant que d’autres, ils sont tous incroyablement distincts grâce au talent de l’acteur.
J’ai très envie de vous raconter la fin. Je ne vais pas la gâcher pour vous, mais assurez-vous de rester pour la scène post-crédits. Peu importe mon opinion sur l’efficacité de Split en tant que thriller-épouvante, le film prend une tournure étonnante, complètement inattendue et très audacieuse. Split est l’annonce d’une suite surprise, comme une torsion naturelle, que personne ne voit venir…
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