SF
J’aime la littérature et mon métier de bibliothécaire m’a poussé à lire un peu de tout afin de savoir conseiller les lecteurs. Je ne travaille pas en ce moment donc j’ai tendance à ignorer certains types de littérature pour me concentrer sur ce que j’aime. Et il y a deux genres que j’ignore totalement : la science fiction et la fantaisie. J’ai rarement terminé un livre de SF en ayant seulement lu les plus populaires pour mes études de lettres modernes. Quant au genre fantastique, n’en parlons pas. Je n’ai jamais réussi à finir un livre Tolkien.
C’est une évidence de dire que la science-fiction, quelle que soit sa vision distincte de l’avenir, est aussi un reflet de son présent. L’âge d’or des auteurs de SF, comme Isaac Asimov, Robert Heinlein, Arthur C. Clarke, a prédit des avenirs proches d’un système solaire colonisé et d’une ère de merveilles d’ingénierie, de la robotique aux ascenseurs de l’espace.
Mais, lus dans une perspective historique, leurs avenirs disent beaucoup plus sur la politique de la guerre froide des années 50 en Amérique que sur le monde post-industriel de 2011. Si la science-fiction permet de consigner les espoirs et les peurs de chaque génération pour le futur à venir, j’aimerais savoir ce que disent les auteurs SF contemporains.
J’ai donc demandé à un ami fana de SF de me conseiller deux livres d’auteurs contemporains que je pourrais terminer. Voilà le résultat.
La fille automate de Paolo Bacigalupi, extrapole un avenir ancré dans les préoccupations économiques et environnementales du début du 21ème siècle.
Voici une partie de la présentation de l’éditeur: Fin du XXIe siècle, après le grand krach énergétique, la calorie est devenue l’unité la plus recherchée. L’ère du pétrole est passée, et les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la terre. Qu’arrive-t-il quand les calories deviennent monnaie ? Quand le bioterrorisme devient un outil de profit pour les entreprises ? Quand les dérives génétiques dudit bioterrorisme forcent l’humanité à basculer dans l’évolution posthumaine ?
Ce roman explore l’effondrement du capitalisme à l’occidentale. Tout comme dans les romans de fictions plus générale, la liberté personnelle et la discipline nécessaire pour l’atteindre, sont des thèmes que la science-fiction semble explorer dans une vue plus positive de notre avenir.
Ainsi Dans la Dèche au Royaume Enchanté, de Cory Doctorow, est une exploration d’un avenir post-pénurie, dans laquelle la technologie répond à tous les besoins matériels de l’humanité. Toute personne est directement connectée par son esprit au réseau global. L’argent a disparu et est remplacé par un système de réputation, Whuffie, (les personnes se comportent donc mieux afin d’être apprécié par leurs semblables). Enfin, le gouvernement fonctionne par adhocracie*, et le monde est, pour la plupart des habitants, une grande cour de récré. Le défi dans ce scénario est de savoir comment l’humanité traite de la liberté, après une histoire d’oppression et de conditionnement social.
Ces deux romans montrent encore une fois que les solutions ne sont pas toutes technologiques, mais enracinées dans notre propre nature en tant qu’êtres humains. Et vous savez quoi? J’ai aimé les deux! Je vais peut être commencer à apprécier le genre.
Enfin et surtout, merci à Gareth pour ses suggestions.
Dans la dèche au royaume enchanté, 2008: Gallimard
Partager :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
7 commentaires
Marie
Moi, j’ai eu un coup de cœur pour la SF quand j’étais ado : j’adore !
Mais j’avoue que j’ai plutôt tendance à me cantonner à ce que je connais déjà.
Du coup, c’est chouette d’avoir des suggestions sur de nouveaux auteurs à découvrir. Je suis preneuse…
murielle
Merci de ton passage ici. Et ton blog mérite le détour.
Et moi aussi je suis preneuse de toutes suggestions de lecture
Brigitte H.B.
Salut Murielle, je viens découvrir ton espace suite à ton com chez moi et je note les 2 livres dont tu parles. Ton article est tout-à-fait pertinent !
« Dune » d’Herbert et les » Fondation » d’Asimov sont de longues sagas dans lesquelles il faut entrer, par contre » Un bonheur insoutenable » d’Ira Levin ou « 1984 » d’Orwell ou » Le meilleur des mondes » d’Huxley sont plutôt de la politique-fiction romancée plus faciles d’accès et passionnants !
murielle
Merci beaucoup de ta visite et de tes conseils. je suis encore trop novice dans la SF mais c’est un genre qui commence à me plaire!
Fred
Très bonne critique. Je lirai avec plaisir La fille automate. Pourquoi j’ai pris allemand 1ere langue? C’est assez frustrant de ne pas pouvoir lire les livres en vo.
Natalie
Je comprends l’intérêt pour la science fiction mais j’ai quand même du mal à la lire. Simplement parce que je n’aime pas quelqu’un imaginer le futur pour moi.
nuage1962
Quand je repense aux livres de science fiction dans le passé on se demande si ce n’était pas plutot des visionnaire du futur