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La musique du hasard… Paul Auster

Je continue mon voyage dans la littérature américaine avec La musique du hasard de Paul Auster

la-musique-du-hasard-paul-austerL’histoire :

Jim Nashe, pompier à Boston, hérite de deux cent mille dollars d’un père qu’il n’a pas revu depuis trente ans. Il décide alors de quitter son métier et sa famille pour traverser les Etats-Unis en voiture. Se laissant guider par le hasard, Nashe rencontre Pozzi, dit Jackpot, un joueur de poker professionnel. Jim et Jack, deux héros « égarés », scelleront leur destin au cours d’une partie de poker contre deux millionnaires excentriques.

J’aime beaucoup l’écriture de Paul Auster, elle est inquiétante et nerveuse. Elle sonde les profondeurs de l’âme. J’avais commencé avec Trilogie new-yorkaise et juste comme ça je suis devenue fan. Oui, il peut être un peu « intello » pour certains avec ses constantes allusions et références qui témoignent de son érudition. Sur une page, il cite un poème de William Blake « Jérusalem ». Deux pages plus tard, c’est une citation du texte corrigé du Bruit et la Fureur de Faulkner. Cela peut intimider, moi ça me bluffe.

Il y a des histoires qui n’en sont pas parce qu’Auster est dans le questionnement perpétuel. Il pourrait prendre à son compte l’adage de Reagan à son compte: « Trust, but verify ».

Mais si j’ai choisi de parler de La musique du hasard, c’est parce que c’est le roman qui allie un vrai thriller, un vrai suspense avec une réflexion philosophique. Est-ce que Jim et Pozzi sortiront indemnes de leur rencontre avec les deux millionnaires? C’est une histoire incroyable.

De bien des manières presque certainement non désirées, il y a un aspect paranoïaque dans son écriture. Il sait rendre présent l’indicible: cette menace amorphe, presque indéfinie, qui peut détruire une vie, si vous n’êtes pas assez alerte. Si Paul Auster est plus populaire ici qu’aux États-Unis, c’est peut-être parce qu’il parle d’une Amérique qui ne veut pas se reconnaître dans ce coté noir, parano, inquiétant dont l’issue est toujours fatale. Très souvent, ses thèmes impliquent des pensées fugitives, des rêves ou des cauchemars récurrents du lecteur … et il a la volonté de les poursuivre de manière créative et imaginative.

Il faut accepter et s’adapter aux tours et détours de ses histoires, tout comme il faut s’adapter et accepter ce que le destin met sur notre route. À un moment donné, une situation donnée est considérée comme tout à fait absurde, et quelques paragraphes plus loin, cette situation devient la « nouvelle normalité ».

Et vous savez quoi ? Je crois que c’est une définition de la vie. Parce que je suis sûre, que tout comme moi, vous avez du souvent vous dire « qui l’aurait cru ? » en parlant de votre vie. Voilà, Paul Auster est un écrivain de la vie. Celle qui nous joue des tours et qui est parfois incompréhensible, absurde et dangereuse. Celle aussi qui nous fait réfléchir. Et puis… la musique du hasard… quel beau titre…

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