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D’autres cultures au Pays Basque

Aaaah le Pays Basque, sa langue, son folklore, son peuples, ses danses, son jambon et son rugby. Si j’étais un tant soit plus en mode provocation je citerais également ses tensions, ses querelles internes, sa renommée internationale pour son goût pour les actions « musclées ». Parce qu’il est encore des pays où si l’on parle du Pays Basque, on entend d’abord dire, « ah oui les bombes/terroristes/indépendance, etc ».

Mais ceci n’est pas le débat. J’ai envie de parler culture. Au sens large. Pas de la culture basque pour les basques, les bascophones et les bascophiles.
J’ai envie de parler de la culture pour les habitants du Pays Basque, les nés ici, les nés là-bas (mais dans ce même département des Pyrénées-Atlantiques) et les nés ailleurs, en France ou au-délà des frontières. De ceux qui vivent aussi ici. J’ai envie de parler de cette culture qui enthousiaste, remue, agace, émeut, enrage et soulève. De celle qui provoque une réaction. Parce qu’elle existe aussi ici.

Il aura fallu du temps, de la patience, et beaucoup d’efforts de la part de ceux qu’on appelle les acteurs culturels pour qu’on puisse enfin vivre une vie culturelle ici. Que l’on puisse assister à des spectacles ; ballets, théâtre, concerts, expositions, etc sans devoir prendre le train pour des plus grandes villes voire « monter à Paris ».

Et pourtant, si l’on s’en tient à la presse locale, on en douterait. Si l’on n’a pas le nez pressé sur l’écran de son ordinateur à s’inscrire aux newsletters de tous les lieux culturels, si l’on ne va pas chercher tous les flyers/agendas et autres catalogues, on passe à coté de choses magnifiques.

Par exemple, hier.

Mardi 9 Décembre. Un jour de la semaine. Théâtre Quintaou à Anglet. La compagnie Regis Obadia présente un ballet Tristan+Iseult – Fragment. 

 

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Et une salle de spectacle comble (quelques deux-trois sièges vides tout devant dans le coin) pour assister au spectacle.

Danse contemporaine, musique de Wagner, chanteuse lyrique et pianiste sur la scène, fragments de musique enregistrée également.

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1h10 de mouvements légers et puissants, de souffles, de respirations, de visages tendus, et une interprétation magnifique. Beaucoup d’applaudissements suivis par une session avec Regis Obadia qui a donné de son temps pour répondre aux questions de les passionnés restés scotchés sur leurs fauteuils.

Voilà, c’est pour des soirées comme ça, où un ballet a réuni toutes les démographies (à un siège de moi, un garçon âgé de 10 ans tout au plus et devant moi, des cheveux blancs) qu’il faut souligner le travail de ceux qui veulent également cette culture au Pays-Basque. Parce qu’il y a aussi des gens qui n’aiment pas (que) le rugby…

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11 commentaires

  • Amaya

    Heureusement la culture basque a une profonde douceur en son giron , une bonté et une intelligence qui permettent de ne pas s’abrutir ni devant une bière , ni devant un match ni devant un spectacle , c’est quelque chose comme une pierre philosophale qui relève de la magie , du goût de l’aventure et de la rencontre , du courage et de la fraternité humaine , et ça n’appartient pas qu’aux basques mais le pays basque en est une des expressions …. :-)

    ( j’espère que j’en ai pas fait trop là :lol: mais c’est comme cela que je le vis )

  • Marie-Claire

    L’article sur la fréquentation des lieux culturels montre bien que si le sport a son public, la culture a aussi une place importante à occuper. Je crois que c’est dans toutes les régions quasi pareil. On accorde beaucoup d’importance aux sports, rugby dans le SO, foot dans le nord et sud, et on oublie que les populations sont demandeuses aussi d’autre chose. Que fait-on pour tout ce qui ne veulent pas automatiquement s’abrutir avec un gobelet de bière tiède dans un stade et préfèrent un autre genre de spectacle?

  • burntoast4460

    Une fois, près de Montereau, j’ai fait un stage de sculpture sur bois (abstraite) avec un sculpteur basque très sympathique qui se faisait oublier là, après avoir aidé des basques espagnols à se cacher. Très sympathique et bon pédagogue.

  • Fred

    Oui. Je pense que ta réflexion vaut pour les régions qui ont une forte volonté politique d’autonomie et une langue spécifique. C’est comment concilier plusieurs cultures sans qu’elles s’affrontent ni qu’elles soient automatiquement associées. On peut vivre dans un département sans vouloir adopter tous les us et coutumes et pourtant être intégré. C’est tout de même incroyable parfois ce qui se passe au niveau local.

  • Peyo

    C’est bien parfois de le préciser et de dire que cette région est à tous. En plus cette nouvelle salle Quintau à Anglet est magnifique et la programmation variée et intelligente.
    Mon seul bémol, les prix encore élitistes, même avec des réductions.

    • murielle

      Oui c’est vrai aussi. Le prix des billets fait qu’il faut être sélectif dans ses choix, hélas. Même par abonnement ça peut rester cher pour les petites bourses Comme me le disait une amie, parfois le choix se fait par le prix, un billet pour un ballet c’est l’équivalent de 3 ou 4 tickets de cinéma.

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