Caméra dessinée sur fond jaune
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Snowden et Swartz

Citizen Four

En ce moment les documentaires de qualité sont nombreux. Un docu sur Edward Snowden projeté au FIPA de Biarritz, m’a donné envie de parler de deux autres documentaires vus et appréciés. Le premier s’intitule Citizen Four. Il n’est pas encore sorti en France, mais après tout avec Internet, il est maintenant facile de le trouver en ligne. Vu que sa sortie sera limitée en mars cette année, la culpabilité de le voir sans payer est quelque peu atténuée.

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Laura Poitras était la confidente d’origine d’Edward Snowden, « citizen four » étant le nom de code de ce dernier. Elle le filme à Hong-Kong, dans sa chambre d’hôtel exiguë, où se cachant du monde entier, il remet les documents classifiés révélant les méfaits de la surveillance de masse par la NSA aux journalistes Glenn Greenwald et Ewen MacAskill.

Snowden apparaît comme une figure charismatique mais raisonnable qui a pensé ses actions dans les moindres détails. Il parle poliment, a le sens de l’humour et projette une certaine dignité. Et s’il semble paranoïaque, on ne peut pas lui reprocher…

Impossible de quitter les yeux de l’écran. On écoute, on comprend et on voit « live » ce qui se passe dans ces jours si importants dans les vies des journalistes et surtout d’Edward Snowden. C’est passionnant, simple et éducatif.

 The Internet’s Own Boy

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Je vais aussi en profiter pour vous parler à nouveau de ce jeune homme dont la mort m’a beaucoup touchée et auquel je continue de penser quand les combats pour la liberté d’expression, le droit à la vie privée et le droit à l’information font rage ici et ailleurs.

 

Aaron Swartz. Un documentaire quelque peu hagiographique (et alors) propose un compte très émouvant de la vie et la mort de « l’hacktiviste » Aaron Swartz, qui s’est tué en Janvier 2013 alors qu’il était menacé de prison pour téléchargement de revues universitaires. Le réalisateur Brian Knappenberger fait valoir que l’affaire – pour laquelle Swartz a été poursuivi avec trop de zèle – était peu importante et l’État voulait uniquement faire de lui un exemple et avec les preuves présentées ici, il est difficile d’être en désaccord.

Pour avoir suivi l’affaire et signé les pétitions quand il était encore en vie, voir ce documentaire est un crève cœur tant Aaron était simplement, tout simplement une jeune homme idéaliste, avec peu d’intérêt pour l’argent et qui voyait le libre accès à l’information comme un droit humain. Article sur Slate

L’avocat Tim Berners-Lee parle avec passion des capacités extraordinaires de Swartz (quand adolescent , il a contribué au développement RSS), tandis que les documents montrent  son rôle clé dans le déraillement de l’appui du Congrès pour la loi notoire contre la piraterie Stop Online Piracy Act (SOPA).

L’histoire d’Aaron Swartz n’est pas seulement celle d’un militant pris dans le système juridique. C’est un combat entre le gouvernement et hacktivisme. Il s’agit d’explorer un nouveau territoire et de protéger la liberté de tous. Parce qu’internet est aussi un domaine d’expression et un lieu pour le partage des connaissances qu’il faut continuer à protéger.

Comme Knappenberger le dit, « Swartz symbolise une sorte de choix. Il est le propre enfant de l’Internet. »

Bien entendu, en accord avec leur principe de partage et de gratuité, le film est diffusé sous la licence Creative Commons.  Le film est visible sur youtube et autres réseaux dans son intégralité et avec des sous-titres.

https://www.youtube.com/watch?v=vXr-2hwTk58

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