Réflexion légère sur le célibat et la vie privée
Certain.e.s voient le célibat comme un choix actif et positif, ce qui l’est souvent. Mais pas que. Je l’ai vécu avec ambivalence, subissant parfois le fait que j’étais seule tout en recherchant cette solitude. Je suis sortie peu puis je suis sortie beaucoup, mais jamais pour trouver la bonne personne. J’ai fais preuve de beaucoup de chance en amour malgré les épreuves et les conséquences tragiques. Mais depuis quelques années je passe de la luxure à la solitude et vice-versa quand la plupart de mes ami.e.s ont des partenaires longue durée.
Chaque fois que j’ai eu une mauvaise ou une bonne expérience, j’ai eu tendance à en parler à du monde, en fournissant des informations sur la personne qui a dit que j’étais géniale, sur celui qui était aussi indécis que moi, sur le rendez-vous pourri ou les amours lointaines. Beaucoup de mes ami.e.s étant installé.e.s dans des relations à long terme, j’étais celle vers qui se tourner naturellement pour entendre parler d’aventures ou voir une photo. « J’adore tes histoires », m’a dit un ami lors d’une sortie l’année dernière. J’ai pris cela comme un compliment – j’aime beaucoup raconter des histoires et faire rire de mes « péripéties ». Mais même si je me nourrissais des réactions de mes amis à mes histoires « hilarantes », cela n’a fourni un effet qu’à court terme. Parce qu’au fond je suppose que je voudrais une fin différente.
Puis j’ai compris que je perpétuais ces récits ; raconter ma vie intime signifiait que les gens – gentiment et souvent via proxy – faisaient un suivi, demandant comment les choses allaient. Mais quand quelque chose de mauvais se produisait, c’était aussi « devoir » les mettre à jour à ce sujet, afin que les scénarios « cocasses » ou « hilarants » continuent.
J’ai donc décidé de garder ma vie amoureuse privée, en choisissant de révéler très peu et à qui. J’aime énormément avoir de grandes conversations ouvertes avec tous mes ami.e.s sur d’autres sujets, mais quand l’inévitable « t’as quelqu’un, t’en es où » arrive, je reste vague à ce sujet, ou je dis no comment. Je sais comme ça que je n’aurais pas à raconter la suite au prochain numéro et que je ne serai pas non plus le sujet des conversations. Du moins ma vie amoureuse ne le sera pas.
Parce que vous avez remarqué ça ? Les gens casés racontent beaucoup la vie amoureuse de leurs potes. Comme si c’était ce qu’il y a de plus intéressant à savoir. Ou est-ce une façon de se rassurer inconsciemment – moi au moins je suis en couple » ? Je sais que mon manque de partage de ma vie intime peut frustrer ou poser question. Mais j’assume. Je n’aime pas les jugements/commentaires qui s’ensuivent, qui se veuillent bienveillants mais sont toujours maladroits, indiscrets et souvent incorrects. Et puis je ne veux pas rentrer dans une case ou du moins, je ne veux pas donner du grain à moudre.
J’ai rencontré plein de personnes comme moi qui pour des raisons diverses et variées, ne parlaient pas de leur vie amoureuse. Je me souviens d’une soirée ou une amie a posé la question « fatale » à une autre amie et cette dernière s’est trouvée bien embarrassée, limite ennuyée par la question. Et je comprends : quel besoin de savoir ? Est-ce que cela change quelque chose ? Est-ce que d’être en couple ou célibataire modifie la vision que vous allez avoir de l’autre ?
En gardant sa vie privée privée, c’est permettre à tous d’embrasser d’autres aspects de sa personnalité et de sa vie : ses passions, ses pensées, ses plaisirs, son travail, ses activités… Être célibataire ne signifie pas être sexuellement disponible et heureux d’éviter l’engagement. Il s’agit d’être à l’aise avec sa propre compagnie. Si seule ma vie amoureuse t’intéresse, il est temps que nous cessions d’être ami.e.s.
Maintenant, quand quelque chose de drôle ou d’excitant se produit dans ma vie amoureuse, je souris et peut-être envoie un texto à quelqu’un de très proche. Et si quelque chose de triste se produit, je dors dessus, puis je contacte une ou deux personnes si cela me convient et j’en parle plutôt à mon psy.
Je sais que pour ma santé mentale, me permettre de vivre ces émotions intimement est une bonne chose pour moi ; envoyer des SMS aurait pu entraîner de la sympathie mais aussi des discussions et opinions pas toujours bienvenues et surtout, cela ne sert qu’à se distraire de ses sentiments. Parce qu’en fin de compte, la seule personne qui peut décider quelle est la meilleure manière de vivre sa vie amoureuse, c’est moi.
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5 commentaires
Fred
Il y a quelque chose de naturel mais aussi de curieux à vouloir savoir la vie amoureuse de quelqu’un. Après faut aussi savoir respecter le désir de vie privée de la personne. Pour ma part je ne demande jamais si la personne a quelqu’un ou est célibataire, de toute façon quelqu’un qui veut parler de sa vie privée, le fera.
Amaya
… Intéressant. Je fais partie de ces couples longues durées. A te lire je me rends compte que j’ai toujours été plus secrète sur ma vie amoureuse que sexuelle.
Mais la photo …. pourquoi cette photo ? Désolée pour cette question … en ne souhaitant pas être indiscrète bien entendu ! :-)
murielle
Quelle photo Amaya ? Le « just a kiss » ?
Cela vient d’une conversation : parfois il est question simplement d’un baiser échangé et pas d’une histoire d’amour :-)
Amaya
La photo, celle de la mer vue de la grotte avec au centre la corde.
…. bha et pourquoi pas une histoire d’amour instantanée , simplement le temps d’un baiser …
murielle
C’est une corde qui sert pour jouer, genre balançoire dans un vieux bunker. Un joli coin en Suède.