Caméra dessinée sur fond jaune
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Extrêmement fort et incroyablement près

D’abord nous avons eu The 25th hour de Spike Lee qui nous faisait vivre la dernière journée de liberté d’un dealer sur fond de 11 septembre. Puis World Trade Center, le solide patriotique film d’Oliver Stone célébrait les policiers et pompiers impliqués dans les opérations de sauvetage. Ensuite vint United 93 de Paul Greengrass, sur les passagers du vol United Airlines qui ont confronté les pirates de l’air.

Maintenant, nous avons un film ambitieux, la version cinématographique du roman de Jonathan Safran Foer (publié en 2005), adapté par Eric Roth (dont les scénarios incluent Forrest Gump), et réalisé par Stephen Daldry, le metteur en scène britannique de Billy Elliot.

Le narrateur de Extrêmement fort et incroyablement près, Oskar Schell (Thomas Horn), âgé de neuf ans dans le livre, et 11 dans le film, est un pacifiste, un végétalien, d’une prodigieuse et grave intelligence. Son père, Tom (Tom Hanks), est un scientifique qui s’est mis à vendre des bijoux afin de donner à sa famille une meilleure vie, et qui fait partie des victimes du 11 Septembre 2001 (RDV d’affaires dans une des tours jumelles. Un événement toujours défini par Oskar comme « la pire journée ».

En flash-back, nous apprenons que Tom a élevé Oskar dans une atmosphère d’enquête socratique; il lui donne des tâches mentales qui lui feront examiner le monde autour de lui et le guérir de ses peurs. Cette éducation ludique a rendu Oskar obsessionnel et  solitaire, et dès le début, il nous réfère à la possibilité qu’il souffre du syndrome d’Asperger. Le nom  d’Oskar est sans doute un hommage à cet autre témoin mentalement troublé de l’histoire, le héros de Le Tambour. Comme l’Oskar de Günter Grass, le narrateur porte toujours un instrument avec lui, dans son cas un tambourin, qui est conçu pour rester d’humeur égale.

Le postulat de départ du film est tout à fait engageant et même mystérieux. Un an après 9/11, Oskar découvre parmi les possessions de son père un vase bleu contenant une clé dans une enveloppe qui porte le seul mot «Noir». Il part à la recherche de toutes les personnes appelées Noir pour voir qui pourrait avoir connu son père et pourquoi.

Il cache ses découvertes à sa mère (Sandra Bullock), (du moins c’est ce qu’il pense), et finalement, fait de son grand-père reclu, un complice. Joué avec l’autorité caractéristique et l’humour grinçant de Max von Sydow, ce grand-père d’origine allemande a apparemment perdu ou abandonné ses pouvoirs de parole comme une conséquence d’avoir survécu le bombardement de Dresde en 1945. Il ressemble à un vieux Tintin et communique par notes impeccablement écrites en lettres majuscules et les mots «oui» et «non» tatoués sur les paumes de ses mains.

Tout ceci aurait pu donner un bon film. Mais non… Dès le début, Extrêmement fort et incroyablement près se révèle creux, calculé et manipulateur. Il utilise les événements du 9/11 non pas comme une structure narrative pour raconter des idées relatives à un tournant important dans la politique moderne, mais simplement come un canevas où poser des émotions. Les révélations sont factices, les observations sur les relations peu profondes et ça m’a agacée…

Un commentaire

  • Fred

    Les films avec Tom Hanks sont rarement de qualité. Un autre titre à ajouter à sa collection de navets remplis de bons sentiments

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