Mon fils
Cette semaine, il y a un autre un film adapté de romans. Cette fois-ci de romans semi-autobiographiques : Les Arabes dansent aussi et La deuxième personne de l’israélo-palestinien Sayed Kashua. Pas de menottes ni de cravate, mais des histoires de famille, de culture et de tradition dans Mon fils (Dancing Arabs en VO)
Synopsis :
Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire. Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille…
Bien que le film soit spécifique à Israël, la situation peut être abordée d’un point de vue plus universel. Il est question de traditions. Comment se fondre dans une culture tout en gardant ses valeurs, vivre dans ce pays, mais être un outsider ? La grande question est, comment maintenir une identité tout en s’ouvrant à un monde en constante évolution ?
L’idée brillante d’intégration pour un adolescent arabe est – quoi d’autre? – d’avoir une petite amie israélienne. Le dernier film du réalisateur israélien Eran Riklis (La Fiancée syrienne) est en effet son plus romanesque, même si l’ambition et la dextérité du film sont accueillies par une bénédiction mitigée, avec, par exemple, les motivations des caractères à peine mentionnées dans le sprint de la ligne d’arrivée.
Comme environ 20 % de la population d’Israël, Eyad (Razi Gabareen), est un Arabe israélien. C’est au début des années 80 et il est clairement l’un des enfants les plus brillants de Tira, dans la région du Triangle d’Israël, où il grandit et parvient à résoudre une énigme impossible entendue dans une émission de télévision. Même si son père aimant (Ali Suliman) a été détenu pendant plusieurs années par Israël quand il était étudiant, Eyad devient élève dans un prestigieuse école israélienne afin de réaliser son plein potentiel.
Malgré son intelligence, les choses sont difficiles à l’école parce qu’Eyad doit faire face à des références culturelles différentes. Il doit aussi utiliser l’hébreu à la place de l’arabe (ce qui laisse place à des scènes d’humour quand Eyad prononce le nom d’un groupe de rock « Deeb Burble, parce que, contrairement à l’hébreu, il n’y a pas de « p » en arabe).
Sans surprise, les problèmes scolaires relativement petits d’Eyad prennent occasionnellement la deuxième place face aux événements politiques, avec le conflit israélo-arabe qui chauffe plusieurs fois, y compris lors de l’invasion américaine de l’Irak dans la première guerre du Golfe. Malgré une ou deux plaisanteries sur le terrorisme, le film lui-même est équilibré presque à défaut, avec un Eyad affable devenant ami avec Yonatan (Michael Moshonov), un étudiant qui souffre de dystrophie musculaire. Riklis, qui a travaillé sur un scénario de Kashua – infidèle à son propre livre – se doit de jongler et garder beaucoup de balles en l’air tout le long.
Bien qu’il y ait un sentiment agréable de densité avec d’innombrables émotions et des événements qui s’affrontent constamment pour attirer l’attention de l’auditoire, il y a aussi un sentiment tenace que les personnages autour Eyad restent sous-développés.
Cela est particulièrement vrai des femmes, dont la mère d’Eyad (Laetitia Eido), la grand-mère (Marlene Bajali), et plus tard la mère de Yonatan, Edna (Yael Abecassis). Les actions inattendues et de plus en plus téméraires de cette derniere qui en vient à dominer le troisième acte, seraient plus faciles à digérer si la motivation derrière avait été plus expliquée. Edna est une femme et pas seulement une mère.
Une des plus impressionnantes scènes du film implique l’explosion d’Eyad dans une classe de littérature qui révèle le biais inhérent de la littérature israélienne envers les caractères arabes. Malheureusement, cette impressionnante mise en scène censée démontrer le caractère et l’intelligence d’Eyad, ainsi qu’une polarisation ethno-culturelle réciproque, a aussi un inconvénient majeur en ce qu’elle affecte immédiatement la façon dont le public va interpréter le reste du film et prendre parti.
C’est le genre d’examen qui rend impossible pour le reste du film d’exister à un niveau plus terre-à-terre, comme une simple histoire parmi des milliers d’histoires au Moyen-Orient.
Et c’est dommage parce que la beauté du film réside précisément dans le fait que des personnages humains, imparfaits luttent des deux cotés. Les deux parties veulent se ré-approprier leur vie en dépit du conditionnement d’un conflit qui est peut-être beaucoup plus grand et plus abstrait que leur propre individualité et leurs réalités concrètes.
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3 commentaires
Marie-Claire
Tout à fait le genre de films que j’aime mais sans espoir de le voir près de chez moi. Il faudra que j’aille sur Paris ou attendre la sortie en dvd pour avoir le plaisir de le voir!
burntoast4460
Je ne sais pas si on pourra le voir à Antony. C’est exact, au Velizy-UGC il n’y en a que pour 50 nuances..
Fred
Le film n’est pas sorti ici. À croire qu’il n’y en a que pour les 50 nuances de Grey. Je pense que c’est le style de film qui va polariser ceux qui le voit.