Caméra dessinée sur fond jaune
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Sous le tapis, des nuances de deuil

Compliqué pour un premier film d’exister… entre Barbie, Indiana Jones, Oppenheimer et Mission Impossible. Mais Sous le tapis est un film à aller voir !

3 femmes et 1 homme autour d'une table dans un jardinL’histoire : Odile se prépare à fêter son anniversaire. Alors que ses enfants et petits-enfants sont en route pour lui rendre visite, Jean, son mari, décède inopinément. Incapable de faire face à la réalité, elle le cache sous le lit… et s’enfonce dans le déni.

Un joli mix entre comédie et drame avec une brochette d’actrices et d’acteurs talentueux. Voilà, ça c’est la version rapide.

La version longue parle de subtilité, de tendresse, de mélange de générations, de silences et de secrets, voire d’incompréhensions. Mais face au deuil, c’est tellement normal. Partir un peu dans la folie, dans le déni, dans les sentiments exacerbés, tout ça c’est normal.

C’est ce que Sous le tapis nous montre. Avec bienveillance et humour parfois, il nous montre comment accueillir la mort et commencer son deuil. Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises façons. Et quel que soit le comportement, il y a toujours – toujours – une raison à ça. On l’apprend aussi ici. Des secrets qu’on croyait enfouis et qui resurgissent au moment le pire. Des évènements à accepter et dialogues à nouer. Pleurer beaucoup et sourire malgré tout.

Le mouvement des enfants, leur vitalité, vient bousculer l’immobilité d’Odile – le temps s’étant arrêté pour elle depuis la découverte de son mari mort. Le contrepoint des enfants qui sont constamment dans le jeu nous ramène à la vie, sans cesse.

Ariana Ascaride est formidable en épouse, mère et grand-mère digne, forte mais décalée dans sa manière d’appréhender le décès. Qui vit une relation compliqué avec Bérénice Béjo – tout aussi émouvante dans sa douleur un peu rigide d’aînée. Alors que le frère cadet est décalé (Thomas Scimeca), sympa et un peu dans la fuite, comme sa mère. La petite amie (Marilou Aussilloux) très nature, qui apporte de la légèreté, de la douceur et une sacré dose de bienveillance auprès de toute la famille. Une mention spéciale au jeune garçon Hugo Questel, qui joue le petit-fils, dans une scène déchirante.

C’est le premier film de Camille Japy. Un film sans clichés qui traite des tabous sans lourdeur. Et soudain le drame d’une mort se transforme en une chance à saisir pour se réparer, vivre mieux, dans un nouvel équilibre, autrement. Sous le soleil.

 

 

2 commentaires

  • Amaya

    Merci Murielle, merci beaucoup ! j’imagine la finesse …. le titre semble déjà très bien choisi, pour le thème, le ton, la nuance…
    Les concordances sont assez récurrentes mais elles me surprennent toujours … En train d’écouter ceci au moment de te lire, (musique finale d’un vieux film, plutôt sur le tapis ici, autre ton, même thème) alors je partage : https://youtu.be/8SOzDBQoNA4

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