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La septième fonction du langage

Soyons francs, le titre ne me disait rien du tout: La septième fonction du langage. Puis Roland Barthes et la sémiologie nes sont pas les sujets les plus « sexy » (mot employé avec une grosse louche d’ironie). Mais Laurent Binet a une bonne tête et si je pouvais paraître plus intelligente après l’avoir lu, c’était tout bonus.

la-septieme-fonction-du-langage-de-laurent-binetEt quel bonus! Oui il y a des mots et des concepts un peu compliqués mais quel bonheur de lire un livre intelligent, drôle et bien écrit!

On ouvre le livre avec prudence et dès le premier chapitre on est accro :

« La politique, ouais, ouais, on verra ça. On ne peut pas dire qu’il soit très maoïste depuis son voyage en Chine. En même temps, ce n’est pas ce qu’on attend de lui. Chateaubriand, La Rochefoucauld, Brecht, Racine, Robbe-Grillet, Michelet, Maman. L’amour d’un garçon. Je me demande s’il y avait déjà des « Vieux Campeur » partout dans le quartier. Dans un quart d’heure, il sera mort. »

On comprend alors que ce roman est un « trois en un » et qu’on a gagné le gros lot. C’est un polar-thriller, c’est une comédie, c’est un roman historique. Mais c’est surtout et avant tout un roman intelligent et instruit.

Il est le livre compagnon du lecteur qui aime autant apprendre que s’amuser.

« Bianca lui explique que l’expression « Voir Naples et mourir » (vedi Napoli e poi muori ; en latin, videre Neapolim et Mori) est en fait un jeu de mots : Mori est une petite ville des environs de Naples. »

On entre dans les théories du complot, dans les affaires politiques, dans les backrooms des saunas, dans les cercles intellectuels sans jamais se départir d’humour.

« Le lecteur s’étonnera peut-être de la présence de BHL mais, déjà à l’époque, il est dans tous les bons coups. Barthes l’a soutenu en tant que « nouveau philosophe » dans des termes un peu opaques mais néanmoins relativement officiels et il s’est d’ailleurs fait incendier par Deleuze pour ça.  »

Il est émaillé de phrases à glousser, de bons mots et de clins d’oeil au lecteur-sérievore qui aime autant le commissaire Maigret que Jack Bauer – aka commissaire Jacques Bayard –  et Sherlock Holmes – aka Simon Herzog.

On aime et on en redemande.

« Entre la Rive gauche et la Rive droite… Entre Paris et Pékin… Entre Venise et Rome… Entre Mussolini et Hitler… Entre l’andouille et la purée…  »

Entre chef d’oeuvre et chef d’oeuvre…

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