Les femmes d’Iran

Written by murielle

Je parle de moi, de mon nombril et de mes petites affaires mais je n’oublie pas qu’il y a des femmes admirables, courageuses, téméraires et bien plus encore partout dans le monde. Et parmi ces femmes, il y a les femmes d’Iran.

En 2015, je vous parlais d’un roman dur et formidable Azadi de la romancière Saïdeh Pakravan.

Mais ça ne suffit pas. Cela fait depuis tellement de temps que les femmes iraniennes se battent et luttent pour leur liberté. Cela fait tellement longtemps

Avant même cet évènement en 2017.

Cet hiver-là, une jeune femme appelée Vida Movahed s’est tenue au sommet d’une armoire électrique sur Révolution Street, une rue très fréquentée du centre de Téhéran, et a accroché son foulard à un bâton. En tant qu’acte de dissidence, c’était étonnamment pacifique, donnant l’apparence d’un drapeau blanc de reddition. Mais, en ne portant pas son hijab, Movahed défiait le système. Elle y est restée une heure, jusqu’à ce qu’elle soit arrêtée pour avoir enfreint la loi.

Des images de son acte silencieux et courageux ont fait le tour d’Instagram. Un mois plus tard, une étudiante, Narges Hosseini, a fait le même acte de défi, dans la même rue. Puis, de plus en plus de femmes ont lancé des manifestations similaires, et leur mouvement a pris le nom de là où tout a commencé :  #TheGirlsofRevolutionStreet.

 

En septembre 2022, Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, est interpellée par la police des mœurs pour « port du voile non conforme ». Et annoncée morte trois jours après. Certainement torturée.

Alors, tête haute et tête nue, les femmes sortent dans la rue et crient un slogan dont les trois mots basiques disent l’urgence absolue « Femmes, Vie, Liberté ». Certaines mettent le feu à leur voile. Elles ont juste eu le temps d’inonder les réseaux sociaux avec des vidéos devenues virales. Et la censure d’État s’abat.

 

Ces manifestations anti-hijab continuent de s’étendre, de Téhéran à Mashhad, Ispahan et Chiraz. Chaque jour de nouvelles photos de femmes courageuses à travers le pays – agitant leurs voiles en l’air, coupant leur cheveux ou les laissant libres – apparaissent. Elles se promènent dans la rue les cheveux détachés, libres. Elles défilent. Elles dansent. Elles provoquent. Elles sont belles.

Malgré les dangers réels d’être emprisonnées, torturées ou tuées ou que des membres de leur famille soient persécutés, ces femmes persistent dans leur combat contre un régime totalitaire. Elles continuent de supprimer le symbole le plus visible de leur oppression.

J’y pense souvent, en regardant tweeter, en suivant des comptes. Les femmes d’Iran savent qu’elles risquent la prison et bien pire. Et pourtant, elles défendent ce qu’elles savent être juste. C’est l’acte de bravoure et de féminisme le plus important.

Et je me dis que toute personne qui se dit féministe doit parler au nom de ces femmes et se tenir à leurs côtés alors qu’elles se dressent contre la tyrannie.

 

 

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