Râler

Chacun son beauf

Le beauf. Vous avez connu ou vous connaissez cette lassitude envers la beaufitude ? Quand quelqu’un provoque un sentiment au delà de l’agacement ? Quand vous avez juste envie qu’il ou elle ne soit plus dans votre champ de vision. Simplement pour ne pas avoir à gérer votre tension. Oui je sais, la violence n’est pas une réponse ni une solution.

Portrait d'une jeune femme, chignons aux cheveux roux.

Pourtant… Je vais vous parler de Patrick. Ah oui au cas où : Toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé serait purement fortuite

Donc Patrick, Patoche pour les potes. Patrick est un beauf. Le bon vrai beauf. Celui qui gagnerait tous les concours de beaufs.

Patrick a 20 ans de « carrière » dans la boîte. 20 ans où il a vu les murs se construire autour de lui, les évolutions des métiers, les changements de RS, l’achat par une grosse boîte, etc. Il est arrivé dans cette entreprise en tant que manutentionnaire. Il s’occupait des marchandises, vérifiait leur bonne réception, les contenus des cartons et leur envoi.

Tranquillement – avec le bon copinage, les relations « entre mecs » qui regardent les matchs de foot ensemble et font des barbecues – il a fait son trou. De manutentionnaire à responsable logistique, puis manager puis directeur logistique. Il a pu asseoir son petit pouvoir.

Trois « filles » à diriger, commander, pendant que lui posait ses couilles sur le bureau… littéralement « Oh ça va, on peut rigoler quand même »… C’est vrai que Patoche n’est pas le dernier pour la blague. La blague sexiste, déplacée, dégueulasse. Mais comme c’était avant balance ton porc, les filles râlaient, mais ne faisaient rien. De toute façon elles ne pouvaient pas faire grand chose ; la RH était inexistante.

20 ans. 20 ans qu’il est là. La boîte a évolué, pas lui. La RH a fermé le service logistique et l’a reclassé en directeur. Il est devenu « le concierge le mieux payé de France » – un des surnoms donnés par les employés. Il passe son temps sur le parking à prendre des pauses avec ses potes de 20 ans. À regarder les jeunes femmes. À prendre des cafés. À parler des matchs de l’OM.

Il a arrêté de poser son machin sur le bureau. Simplement parce qu’il n’a plus de bureau. Il se balade dans les couloirs, à copiner avec les DG qui suivent et se ressemblent un peu. Il est bien avec le directeur RH. Normal, il balance les « poils à gratter », les syndiqués, les agités… Il continue ses blagues sexistes, affiche sa bêtise crasse. Il ne sait pas aligner deux mots sans être vulgaire. Il ne sait pas tenir une conversation sans interpréter les propos, à confondre les termes. Il ne sait pas commencer une phrase sans dire, « moi personnellement je… »

Vous pensez que j’exagère. Non. Je ne vais même pas jusqu’au pire.

Je voulais faire une nouvelle sur lui. Parler d’un personnage pleutre, médiocre, méprisable. Mais dans mes fictions, j’éprouve toujours un brin de compassion et de compréhension. Cet homme, parfaite image du beauf/BOF de 50 ans, ne mérite pas mon attention. Je continuerai à lui opposer mon silence et mon mépris même pas caché. Il n’aura pas mon amitié ni mon respect. Et c’est bien ça qui lui déplaît.

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