Sourire

Bye bye mon mandat de déléguée syndicale

Les NAO (négociations annuelles obligatoires) ont commencé avec la direction jeudi dernier à 10h. J’ai reçu une invitation du RH pour m’y rendre et j’ai refusé. Manifestement, malgré un recommandé les informant de ma démission du mandat de déléguée syndicale, l’envie de me voir était forte de sa part…

Mais voilà. C’est fait. Depuis le 7 octobre, je ne suis plus déléguée syndicale. C’est bien officiel !

Ce jour-là, 8h15 point avec le directeur général. Un moment gag quand j’essaie de parler et que la machine à café se met en route couvrant les premiers mots. J’en étais à imaginer que j’allais quitter son bureau sans avoir eu l’opportunité de parler. Et d’être condamnée à rester DS : « Alors ça c’est bien passé, comment il l’a pris ? » « Ben j’ai pas pu en placer une – stupide Tassimo – donc je reste DS ».

Après les premiers ratés, c’est bon, j’ai réussi à lui dire, le sourire à peine dissimulé. Ma volonté de m’alléger et de prendre du recul l’a manifestement surpris. Faut dire que c’est pas fréquent un salarié syndiqué qui veut moins de responsabilités et de visibilité.

Je savais aussi que je ne voulais pas me justifier. J’avais mille raisons de vouloir arrêter mais aucune à lui donner. Son épouse est psy voyez-vous. Il aime donc bien laisser planer les silences, s’inspirer de ses méthodes de travail pour que les gens parlent. Et souvent ça marche. Il inspire confiance, le sourire facile, le regard clair qui fixe bien, le tutoiement pour la fausse complicité et une petite dose d’humour.

Tag sur un mur : il y a toujours de la sueur de pauvre dans l'argent des richesJe ne dirais pas qu’avec moi c’est différent mais un peu quand même. D’abord parce que je suis issue d’une famille de protestants par mon père et de communistes par ma mère. La relation de méfiance face au patronat est donc déjà bien ancrée. Les conversations sont franches mais limitées au travail. Je ne veux pas de son copinage.

Et puis, je suis de sa génération. Je ne suis pas impressionnée par ses années d’expérience. Moi aussi j’ai étudié, bougé, déménagé, changé, travaillé ici et ailleurs.

J’ai donc calmement annoncé que cette décision n’appartenait qu’à moi et mon syndicat. Il n’a pu qu’accepter en étant toujours aussi décontenancé. Et le voilà qui me demande si on peut quand même maintenir nos points hebdos car il les apprécie. Et de lui expliquer qu’il va falloir tout de même les diminuer. Quelle drôle d’idée !

Et depuis ? Eh bien tout va bien. Libérée là aussi. Une charge mentale énorme est partie. Fini les guéguerres syndicales, fini la fatigue morale. Je me suis désinvestie et j’en suis ravie.

De DS, je redeviens simple humaine.

 

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