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L’affaire Blake Lively : la fabrique du mensonge

Eh oui un article sur Blake Lively pour finir l’année 2024. Quand c’est le moment des bilans et des listes sur les hauts et bas, je préfère écrire sur Blake Lively. Pourquoi pas.

J’aurais pu écrire sur 2024 – et je le ferai peut-être plus tard – mais l’histoire que vit l’actrice depuis quelques mois est intéressante.

Mi-décembre, Blake Lively a déposé une plainte contre son partenaire et réalisateur de Jamais plus/It Ends With Us, Justin Baldoni. Elle l’accuse d’avoir monté une campagne de diffamation contre elle après qu’elle se soit plainte de mauvaise conduite sur le plateau.

Cette plainte intervient quelques mois après qu’une vague de drames entourant la sortie du film ait mis en évidence une relation compliquée entre Lively et Baldoni : pas d’interviews ou de photos ensemble, etc. Puis sur les réseaux sociaux, un nombre très élevé de posts négatifs sur Lively, son attitude, son caractère, son passé, son couple, etc. À lire Twitter et autres RS, cette femme n’avait aucune chance de rédemption. Par contre Baldoni passait pour un artiste pro femmes, victime du power couple Lively/Reynolds…

La plainte qui préfigure un procès, le présente sous un jour très différent. Elle cite Baldoni, le producteur principal du film Jamey Heath, leur studio de production et une poignée d’agents et de boîtes de relations publiques.

Lively dresse un tableau dérangeant du comportement présumé de Baldoni pendant le tournage de Jamais plus/It Ends With Us. Elle l’accuse de harcèlement sexuel, notamment d’avoir improvisé des baisers non désirés et de l’avoir regardée alors qu’elle était seins nus et se faisait démaquiller le corps après qu’elle lui ait demandé de détourner le regard. Elle affirme qu’il a discuté de sa vie sexuelle, notamment de rencontres qui, selon lui, n’étaient peut-être pas consensuelles, et lui a montré une vidéo nue de sa femme. Lively a également écrit que Baldoni et Heath sont entrés à plusieurs reprises dans sa caravane de maquillage sans y être invités alors qu’elle était déshabillée, notamment pendant qu’elle allaitait.

Cette plainte inclut des milliers de SMS et d’e-mails qui auraient été obtenus grâce à une assignation à comparaître et également examinés et publiés par le New York Times. Les messages montrent Baldoni et son équipe communiquant en détail sur un plan visant à nuire à la réputation de Lively.

Blake Lively cheveux blonds longs et Justin Baldoni cheveux bruns bouclésSelon le Times, un consultant en marketing de marque qui a analysé l’index de recherche de Google en août a soupçonné que l’environnement médiatique autour du nom de Lively était manipulé et a découvert qu’elle avait fait l’objet d’une « attaque en ligne ciblée et multicanal ». Et les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont, il  suffit d’une campagne pour que les simples twittos sautent dans le wagon et amplifient, multiplient et accentuent les attaques. C’est tellement simple de titiller et entraîner les internautes -hommes et femmes – dans leur misogynie et haine des femmes. On oublie les faits et on participe au harcèlement en ligne. La fameuse fabrique du mensonge…

C’est important de noter que la même équipe PR avait été engagée par les avocats de Johnny Depp au cours de son procès contre son ex-femme Amber Heard. Avec une campagne en ligne extrêmement violente contre elle.

Au cours de la tournée promotionnelle, Lively a été accusée par certains d’être insensible au sujet de la violence domestique ou de refuser d’en parler (un sujet central du film). Mais selon le Times, le plan de promotion officiel du film demandait aux acteurs de se concentrer davantage sur les aspects positifs du film que sur les abus et d’adopter un thème floral. Le personnage de Lively, Lily Bloom, étant fleuriste.

L’aspect le plus dérangeant de cette affaire est l’exploitation des histoires de survivantes de violences conjugales tout en tentant de faire taire une femme qui posait des limites. Quand une femme célèbre, riche, sécure, bien entourée demande à travailler et vivre dans un environnement sain et sûr et qu’elle fait face à de violentes représailles, quelles chances ont les autres femmes ?

Je pense aussi à Marie Trintignant qui malgré tout et même par delà sa mort, avait été jugée sur sa vie de femme libre, aux enfants de pères différents qui aurait sans doute provoqué le chanteur pseudo poète maudit. Décidément, avant ou maintenant, il ne fait pas bon d’être femme…

 

 

Un commentaire

  • Sylvie

    La manipulation par les réseaux sociaux et la misogynie ambiante est fatale pour les femmes célèbres ou pas, ça fait peur pour les nouvelles générations.

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