Davod Lodge, homme portant la main à ses lunettes
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David Lodge : so British

David Lodge vient de mourir. Il avait 89 ans. Et cela me rend très triste.

Il fait partie de ces auteurs anglais discrets, typiquement British, dans l’humour, dans l’allure, dans la tournure des phrases, dans l’élégance dans les mots, dans l’autodérision…

J’avais 20 ans quand j’ai découvert David Lodge. Je ne sais même pas comment et où j’ai choisi son roman La chute du British Museum. Je me souviens juste que j’étais étudiante à Bordeaux, que je l’ai lu dans le bus. Et que j’ai ri, beaucoup ri, vraiment ri au point qu’une personne est venue me demander ce que je lisais.

J’ai continué à le lire, à rire, à apprécier sa délicatesse pour raconter les maladresses. Ses personnages étaient tellement faillibles avec un peu de lui dans beaucoup d’entre eux. J’ai aimé son ironie, son sarcasme, sa sévérité parfois. Quel bon juge des caractères.

L’être malheureux n’est pas présent en lui même parce qu’il est dans le passé ou l’avenir . Il vit dans l’espoir ou le souvenir . Soit il pense que c’était mieux avant, soit il espère que ça ira mieux après, mais ça va toujours mal dans le moment présent. Je me suis demandé si j’étais un malheureux par le souvenir ou un malheureux par l’espoir.

Il était professeur de littérature et son envie de partager ses plaisirs de lecture, ses astuces littéraires, et le reste est présente dans ses fictions mais aussi dans ses essais. Il savait expliquer et passionner. Ses références étaient toujours très justes et elles restent d’actualité.

Si vous n’avez jamais lu David Lodge, il n’est jamais trop tard pour le découvrir.

Les écrivains qu’on aime et avec lesquels on a grandi et vieilli, ne meurent jamais vraiment. Du moins c’est ce que je me dis. Et je les relis.

Tous les efforts que nous faisons pour sonder le cœur d’un texte, en posséder le sens une fois pour toutes, sont vains – c’est seulement nous-mêmes que nous découvrons, et non l’œuvre elle-même.

 

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