Un petit boulot
Le crime ne paie pas toujours, mais au moins il paie plus qu’un SMIC. Voilà la leçons à tirer du film Un petit boulot.
Présenté au Festival du Film Francophone d’Angoulême, le film Un petit boulot est une comédie noire, un peu décalée.
Réalisé par le regretté Pascal Chaumeil de L’Arnacœur, Un petit boulot oscille entre le thriller et l’étude de caractère dans le contexte économique actuel.
L’histoire : Depuis que l’usine où il était employé a fermé, Jacques ne parvient pas à retrouver de travail. Bientôt en fin de droits, il reçoit une étrange proposition de Gardot, un malfrat local. Ce dernier veut qu’il tue son épouse contre rémunération. Jacques commence par refuser, mais très endetté, il finit par accepter. Il mène à bien son contrat. Gardot est tellement satisfait qu’il lui demande de recommencer…
Il suffit de peu de temps de réflexion à Jacques pour accepter l’offre de son bienfaiteur néfaste et passer à l’acte dans une scène « Coen-esque » de comédie noire avec un chien et un révolver. Le destin a de l’humour et pousse un homme plutôt bien dans une mauvaise direction avec la rencontre d’un inspecteur d’entreprise sadique/petit chef de bureau (Alex Lutz) qui menace de le congédier de son poste nouvellement obtenu dans une station essence. À ce moment-là, l’ouvrier se venge d’un membre de la classe jute au dessus. Ce second assassinat aura des répercussions qui résonnent dans tout le reste du film.
Adapté par Michel Blanc d’un livre de l’écrivain écossais-américain Iain Levison, Un petit boulot dépeint une petite ville du Nord dans les friches industrielles entre France et en Belgique, bouffée par le chômage et peuplée de ces personnages familiers, dealers, arnaqueurs, buveurs de bière, etc.
Il faut rendre grâce à Chaumeil qui a demandé à son acteur Duris de jouer la face plus sombre d’un rôle d’escroc dans une performance qui combine l’humour pince-sans-rire avec une touche de dépression. Jacques va même prendre plaisir à tuer ceux qui le méritent. Gustave Kervern et Charlie Dupont sont aussi mémorables, le premier comme le pendant perdant de Duris, attachant dans son rôle de père de famille dépressif et Charlie Dupont en escroc humble conscient de ses limites.
Michel Blanc, est quant à lui, parfait comme toujours et excelle dans un rôle de méchant parfois cruel, limite psychopathe, et parfois plus sympathique avec un sytème de valeurs personnel.
Comme les films précédents du réalisateur, Un petit boulot est joliment photographié grâce à Manuel Dacosse qui capture les paysages de grisaille ou de pluie, dans des couleurs douces, de lumières et d’ombres.
On oubliera les longueurs pour retenir que même l’immoralité a une légitimité, dans une société qui pousse les gens biens à crever ou à tuer.
https://youtu.be/TCPmAWfRk7k
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2 commentaires
Fred
On est allé le voir hier soir. Personne dans la salle! C’est triste parce que le film est bien, comme tu le dis, il y a quelques longueurs mais elles donnent le rythme du film. On est proche du thriller façon frère Coen avec le coté noir et gaffeur d’un tueur amateur.
Amaya
« coen-esque »
le mot semble bien trouvé
très envie d’aller voir …